Hollande recoit Lurel, Fruteau, Larcher et Patient
Hollande reçoit les parlementaires d’outre-mer et le ministre Lurel
Victorin Lurel, le ministre, Serge Larcher, le président de la délégation Outre-mer du Sénat, Jean-Claude Fruteau, président de la délégation Outre-mer de l’Assemblee nationale et Georges Patient, sénateur et président de l’intergroupe parlementaire de l’Outre-mer, étaient les hôtes du président de la République, lundi entre 12h20 et 13 h 30. A la sortie, François Hollande a pris les temps de les raccompagner jusque sur les marches du perron de l’Elysée. A deux jours de son déplacement en Guyane, le premier en outre-mer depuis qu’il est élu, François Hollande voulait faire un tour d’horizon. Les sujets n’ont pas manqué… À commencer par le décret sur les carburants dont on sait qu’il ne passe pas du point de vue des pétroliers et des gérants de stations-service qui brandissent le préavis de grève. « Pour l’instant, on n’a pas parlé de report du décret, a déclaré le sénateur Patient à la sortie de l’entrevue. Il a simplement indiqué qu’une « nouvelle concertation devrait être engagée dans les prochains jours avec les acteurs du pétrole et le ministre ». Même son de cloche côté Elysée où l’on signale que le décret devrait sortir dès les premiers jours de janvier et les arrêtés de méthode, « quelques semaines plus tard ». L’action de la compagnie Total, à Mayotte, où elle a fait imprimer la lettre ouverte des gérants à 5000 exemplaires et payé une agence de communication pour les faire distribuer par des hôtesses tout en promettant un 13e mois amélioré aux pompistes de son réseau pour qu’ils fassent grève les 13 et 14 decembre, a bien agacé aussi l’Elysée. Mais pas question pour le président de la République de se mêler des affaires que gère son ministre des Outre-mer. Le président s’est bien sur enquis de la tonalité qui régnait en Guyane et le sénateur maire de Mana s’est voulu plutôt rassurant. Ce qui a fait dire à un conseiller élyséen que si les gérants avaient une capacité réelle de perturbation du trafic routier, la population était plutôt favorable au décret. Les parlementaires ont voulu aussi rassurer le président sur sa côte de popularité en Outre-mer. « Elle est intacte ou presque », lui a déclaré Jean-Claude Fruteau.
Autre question au menu, la crise de l’université en Guyane. « Il y a eu de petits incidents en Guyane cette semaine, mais la ministre de l’Enseignement superieur sera du voyage et aura des entretiens sur la question », a encore indiqué le sénateur Patient.
Pour déminer les problèmes, une délégation est attendue en Guyane avant l’arrivée du président, pour aborder tous les sujets sensibles, tel l’orpaillage illégal « dont on a su qu’il se préparait une action », selon Georges Patient. Sur ce sujet et celui de la pêche illégale, le président pourrait avoir à s’exprimer, peut-être, sur le groupement d’intérêt économique public privé qu’a proposé le sénateur maire de Kourou sur l’orpaillage légal, comme sur les dispositions que seraient enfin prêtes à signer les autorités brésiliennes, ainsi qu’a eu l’air de le dire l’ambassadeur du Brésil à Georges Patient…
Concernant l’ensemble des outre-mer la question des finances des collectivités locales a été abordée parce que de nombreuses collectivités locales, donneuses d’ordre, ne paient pas les factures aux entreprises qui se retrouvent difficulté à leur tour auprès des organismes de Sécurité sociale. Le président s’est montré ouvert à un traitement favorable, « pas de trois mois, mais de six mois », pour que les entreprises puissent se mettre à jour. « Pas question d’effacement de la dette, mais un délai plus long », a précisé le sénateur Larcher.
FXG, à Paris
Un sujet transversal dont le président pourrait s’emparer : France Ô
Sur la politique éditoriale de France Ô dont Georges Patient avait déjà exposé ses griefs dans une lettre au nom de l’Intergroupe parlementaire de l’Outre-mer, « le président, selon le sénateur de Mana, a laissé entendre encore qu’il ne comprenait pas cette réticence à ce que cette chaîne ne soit pas la chaîne des Outre-mer comme lui-même l’avait recommandé parmi ses engagements. Donc, très certainement, il reprendra ce sujet en main. »
Un délai pour la fin des quotas sucriers
Jean-Claude Fruteau a exposé plus particulièrement le problème de la filière canne-sucre-rhum-bagasse. « Le président n’a pas pris d’engagement, parce que la fin des quotas en 2017 ne dépend de l’Elysée, mais de ce qui va se passer en Europe. Hollande a bien compris l’intérêt d’une prolongation de ces quotas, garantie de l’écoulement du sucre de la Réunion notamment. Ce qui est important est qu’on puisse disposer d’un délai supplémentaire et je pense que là-dessus, le président interviendra. » Avis partagé par le sénateur Serge Larcher.
Serge Larcher, avocat de l’hôtellerie
« J’ai posé le probleme de l’hôtellerie qui est en souffrance et j’ai demandé que l’on agisse rapidement pour remettre à flot ce secteur essentiel pour l’économie de la Martinique. Il en a pris bonne note et je pense que les préconisations que j’ai apportées seront suivies. »