Illmino, révélation guadeloupéenne, chante la rue
Illlmino se révèle au New Morning
Invité à venir jouer en première partie du duo guyanais Mikakérémy, ke jeune Guadeloupéen Illmino a fait forte sensation, le 22 décembre sur la célèbre scène parisienne du New Morning. Interview
« Ce n’est pas la majorité des jeunes qui vend de la came en Guadeloupe »
Monter si jeune sur la scène du New Morning, vous brûlez les étapes…
J’étais plutôt habitué à la scène guadeloupéenne. La dernière que j’ai faite, c’était sur la place de la victoire pour l’arrivée de la Route du rhum. Je suis en train de former peu à peu mon public…
Que préparez-vous actuellement ?
Je suis en train de travailler à mon projet avec AP (le Guadeloupéen Yohan Duport, NDLR) du groupe 113, un collectif de rappeurs du Val de Marne, avec lequel je dois faire un album acoustique.
Vous avez pu jouer trois morceaux sur cette scène, mais vous avez déjà deux albums à votre actif…
J’ai déjà fait West Indies avenue, un premier album solo hip hop, Dezod (http://www.youtube.com/watch?v=pQ8Wr3ZKmvQ) et ce que je prépare, c’est sa réédition acoustique.
A vous écouter, on pense au ragga dance hall, au rap, au slam…
Ca reste de la musique acoustique avec un fond slam, hip hop, mais ça reste de la musique acoustique.
Aimez-vous Soft ?
J’adore ce qu’ils font comme ce que fait Victor O…
Vos textes parlent de la jeunesse pointoise, de Boissard, les cités Henri IV, Washington…
C’est par rapport à toutes les personnes qui ont toujours des a priori sur ces quartiers. Moi, j’ai beaucoup été à Washington, j’ai vécu une bonne partie de ma vie au Raizet et on n’avait pas une bonne réputation parce qu’on venait de là. Mais il faut savoir que dans ces quartiers, il y a beaucoup de jeunes qui se démènent, qui montent des entreprises, qui courent partout, qui ont envie de se faire entendre… Il faut qu’on arrête de montrer le mauvais côté ; il y a aussi de bons côtés !
Vous chantez Pa pè (pas peur, NDLR), que voulez-vous dire ?
Pa pè, ça veut dire, viens me suivre dans les quartiers de Lapwent pour voir la réalité des choses. Oui, il y a des crackés, c’est vrai, mais il y a des choses que j’ai vécues et qui me montrent que ce n’est pas la majorité des jeunes qui vend de la came en Guadeloupe. Merde ! C’est tout le temps la même chose qu’on nous rabâche, mais il y a de tout. D’accord, il y a du mauvais, ça fait partie de la vie. Ca fait partie de la dualité.
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)