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Publié par fxg

Didier Robert, député et président (UMP) de la Région Réunion

« Trois grands chantiers, dix années de travaux et 25 000 emplois créés »

11.jpgLe Premier ministre vous a qualifié de négociateur redoutable. Qu’en pensez-vous ?

J’ai la faiblesse de le penser… Ce qui est important c’est que le montant de l’enveloppe globale, les engagements qui avaient été pris dans le cadre de cet accord Matignon puissent être reconduits. Nous avons obtenu effectivement du Premier ministre et des services de Bercy une réactualisation par rapport à ce qui avait été fait en 2007, c’est pour ça que l’enveloppe globale passe 829 millions d’euros à 870 millions d’euros consacrés par l’Etat. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y a 1,200 milliards d’euros sur l’ensemble du protocole portés à la fois par l’Etat et l’Europe, 780 millions par la région Réunion et un peu plus de 200 millions par la société aéroportuaire.

On constate aussi une disparition des aides indirectes via la défiscalisation au profit d’aides directes de l’Etat…

Le montage n’est plus du tout le même puisque, aujourd’hui nous sommes en maîtrise d’ouvrage directe sur ces opérations. A la fois la route du littoral, le trans-éco express et les travaux liés à la société aéroportuaire pour lesquels par contre, il y aura bien évidemment la création d’une société aéroportuaire et donc la mise en concession à hauteur de 220 millions d’euros sur ce projet.

Le Premier ministre a encore parlé d’une politique de « grand chantier » avec allotissement pour les entreprises réunionnaises. C’est donc une manne qui va être partagée à l’échelle du territoire ?

Bien sûr, à la Région,  nous avons déjà depuis six mois maintenant initié un dispositif nouveau d’allotissement, d’accompagnement au plus près des entreprises avec notamment une avance de trésorerie qui est opérée aujourd’hui jusqu’à hauteur de 50 % pour les plus petites entreprises. L’objectif est, avec ces trois nouveaux grands chantiers, d’ouvrir une période exceptionnelle de dix années de travaux, l’équivalent de 20 à 25 000 emplois créés, donc 2,2 milliards d’euros encore une fois consacrés à ces chantiers. C’est un moment unique, un moment très important pour la Réunion aujourd’hui.

Votre opposition s’est moquée de votre projet de développement d’un réseau de bus. Que leur répondez-vous ?

Je continue à avancer et travailler. C’est la ligne de conduite que je me suis fixée avec les élus qui me font confiance, avec notre majorité régionale. Donc nous sommes aujourd’hui, effectivement, engagés sur un vrai travail de fond en ce qui concerne le transport en commun de la Réunion. Il ne s’agit pas de s’arrêter à des hypothèses autour de 40 kilomètres, la réunion est bien plus vaste. Nous avons cette obligation aujourd’hui de pouvoir rayonner sur l’ensemble de l’île. C’est l’objectif du nouveau transport public réunionnais avec un maillage sur l’ensemble du territoire avec 2000 bus qui y seront consacrés. Nous travaillerons avec le Conseil général, avec les AOT pour mener à terme ce projet. C’est toute l’ambition que nous nous donnons pour qu’il y ait une véritable alternative au tout automobile.

Quand pourra-t-on faire le tour de l’île en bus ?

Je me garderai d’avancer des dates précises, mais nous travaillons sur ce dossier avec Fabienne Coppel, la vice-présidente chargée du transport public réunionnais. Nous travaillons d’arrache-pied pour pouvoir proposer dans les années qui viennent une solution alternative crédible aux Réunionnais. Il faut que nous puissions, si nous voulons aller vers plus de modernité avec un développement dynamique que nous voulons créer, avoir un maillage de transport en commun moderne, sécurisé.

Le tram-train n’était pas la solution ?

Je pense que le tram n’est pas à la hauteur de nos capacités, des moyens financiers d’une collectivité comme la nôtre, même si l’Etat, l’Europe ont souhaité apporter beaucoup. Le projet qui avait été présenté ne représente que 41 kilomètres, et obérait les finances régionales pour 40 ans ! Le coup de remboursement dans le cadre du plan pluriannuel est à plus de 100 millions d’euros. Ca veut dire qu’on aurait consommé la quasi-totalité du fonds d’investissement routier sur cette seule opération, encore une fois, sur une portion de territoire limitée. Il faut savoir en politique faire la part des choses entre ce que l’on veut réaliser et ce qu’il est possible de faire. Les contraintes financières, budgétaires doivent toujours être prise en considération.

Concernant les aéroports, est-ce que celui de Pierrefonds pourra un jour accueillir un A 380 ?

Ce n’est pas l’objectif et l’orientation que nous nous donnons. Nous sommes dans une dimension de complémentarité entre les deux aéroports. Gillot qui garde sa dimension nationale et internationale,  avec des travaux qui seront engagés pour permettre le posé des A 380 à partir de 2014 ; Pierrefonds reste pour sa part une aéroport à dimension régionale et qui peut se permettre d’accueillir des 777. Mais on est vraiment sur deux logiques différente et une logique, surtout de complémentarité.

Avec ces accords, vous apparaissez comme le fils prodigue de l’Outre-mer, l’enfant chéri du gouvernement. On dit même que vous avez refusé un portefeuille ministériel il n’y a pas si longtemps. Un remaniement se profile, quelles sont vos ambitions ?

Aucune proposition dans ce sens ne m’a été faite. Ce qui m’importe aujourd’hui, c’est qu’après mars 2010 nous avons réussi à susciter une véritable envie de la part des Réunionnais. Et aujourd’hui, pour pouvoir construire une dynamique économique, il va falloir faire évoluer ce protocole important. Des travaux doivent pouvoir démarrer très rapidement. Voilà l’ambition qui est la mienne aujourd’hui pour la Réunion.

Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)

 

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