Jaqee, Yes I am
Jaqee, la Kokoo girl, retrouve son nom
Difficile d’étiqueter la chanteuse Jaqee. Sa palette va du jazz à la soul en passant par le reggae… Cette jeune femme, née dans l’Ouganda d’Idi Amin Dada, a toujours chanté. « C’est un hobby que je n’ai jamais cessé parce que c’est ce qui m’accomplit, c’est mon style de vie ! » Quand elle compose, elle a des images qui lui viennent, des paysages souvent, et c’est à partir de cela qu’elle développe ses créations. Baignée dans la musique traditionnelle jusqu'à l’age de 13 ans, elle en garde une trace dans les rythmiques de ses chansons. Quand, pour des raisons politiques sa famille doit quitter l’Afrique, elle se retrouve en Suède. « Là, tout le monde faisait du rock indépendant. » Elle découvre les musiciens suédois et s’empare de la possibilité de jouer sa propre musique. Jusqu'à sortir un premier album en 2005, Blaqalixious qu’elle parviendra à reprendre avec un ensemble à corde ! Deux ans plus tard, le Bohuslan big band l’invite à chanter le répertoire de Billie Holiday, peu avant qu’elle ne parte s’installer à Berlin. En 2009, avec son deuxième album, Kokoo girl, elle lâche façon Ziggy Stardust de David Bowie, un personnage qu’elle a créé. « C’est un jeu ! », soutient-elle. Avec Yes I am qui vient de sortir, Jaqee redevient plus sérieuse, quoi que la phrase-titre soit aussi une citation de la fameuse Kokoo girl ! « Ce n’était pas prévu comme ca, mais l’album est comme un film, comme un album concept. » D’ailleurs chaque chanson devrait avoir son propre clip. Alors quand on lui demande qui elle est, elle répond en chanson : « Je suis Jaqee, c’est indescriptible ! Il faut écouter ma musique qui est mon miroir. »
Dans cette Europe du Nord et de l’Est, Jaqee n’a pas oublié sa part d’Afrique. « Je n’ai jamais perdu ma part de négritude et je protège beaucoup cet aspect africain de ma personne. Je me rends compte que c’est un héritage très précieux pour moi. » Dans sa musique, cet héritage ne se retrouve ni dans quelque cliché ou stéréotype, mais dans les rythmes. « Ils sont le lien permanent de ces références. » De temps en temps, un Burkinabé, Souleymane Diabaté, l’accompagne au balafon et à la guitare…
Jaqee a joué deux fois en Ouganda, mais aussi en Ethiopie et en Egypte. La Jamaïque la tente bien aussi… En Europe, ses titres, Moon shine et Kokoo girl sont dans la play-list de radios comme Nova et la plupart des médias reggae la suivent.
FXG, à Paris