Jenny Hippocrate et la drépanocytose
Jenny Hippocrate, chevalier du Mérite
Jenny Hippocrate a demandé à Patrick Karam d’être son parrain dans l’ordre national du Mérite, et jeudi soir, dans la salle Félix Eboué du ministère de l’Outre-mer, le délégué interministériel lui a accroché la médaille en présence la sénatrice de la Réunion Anne-Marie Payet et d’une foule d’amis. A travers la personne de Jenny Hippocrate, c’est le combat qu’elle mène depuis années contre la drépanocytose qui a été honoré par la République. A 51 ans, la native de Sainte-Marie en Martinique, fille d’un coupeur de canne et d’une vendeuse de poisson, douzième enfant d’une fratrie de 14 enfants, voit ainsi saluer un combat qu’elle a engagé depuis que son fils Taylor est né avec la drépanocytose, cette maladie qui touche les populations qui ont été au contact du paludisme. Assistante sociale d’abord, puis psychologue, elle est devenue, il y a quinze ans, la présidente de l’Association pour l’information et la prévention de la drépanocytose. Elle a parcouru la France, la Caraïbe, l’Afrique, l’Europe et les Etats-Unis, organisé des colloques, des formations. Dans son livre témoignage, « Mon enfant a la drépanocytose, et alors ? », elle a raconté son combat, celui de son fils. Un combat contre la maladie, les préjugés mais aussi contre l’inertie, le laxisme voire la désinvolture des uns et des autres, mais aussi elle dénonce la difficulté de se faire soigner en France aujourd’hui et les discriminations vécues par les drépanocytaires. Patrick Poivre-d’Arvor avait fait de ce livre son coup de cœur dans son émission littéraire, Vol de nuit, en 2002. Non contente de céder ses droits d’auteur pour la cause, elle est, avec son parrain dans l’ordre du Mérite, à l’origine du Drépaction et du premier plan drépanocytose lancée par le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, en 2009.
FXG (agence de presse GHM)