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Jesse Jackson rencontre Serge Létchimy
Jesse Jackson reçu à Paris par Serge Létchimy
« Je pense qu’il y a un peu de Guéant dans l’air », confiait Serge Létchimy, hier, alors qu’il s’apprêtait à recevoir, à l’Assemblée nationale, le révérend Jesse Jackson, figure de proue de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Celui qui était présent aux côté de Martin Luther King à Memphis le 4 avril 1968, le jour de son assassinat, celui qui, deux fois, s’est présenté pour avoir l’investiture démocrate aux présidentielles américaines, avait écrit au député Létchimy après sa sortie, en février dernier, contre le discours sur l’inégalité des civilisations prônée par Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur. « Je ne m’attendais pas du tout à ça et ça m’a beaucoup aidé, se souvient le député foyalais. Il rappelle que nous avons une histoire commune et que l’essentiel est de faire respecter les droits humains et faire tout pour que la conscience collective n’ignore pas l’impératif de respecter la dignité humaine quelle que soit la couleur de la peau. ». Jesse Jackson est arrivé de Londres et s’est organisé à Paris une série de visites privées plus ou moins protocolaires. Ainsi, Serge Létchimy était le premier à le rencontrer, mais Jesse Jackson devait encore voir Christiane Taubira et George Pau-Langevin car il tenait à saluer la promotion de ministres originaires des Outre-mer et afro-descendant. « En France, la prise de conscience de la notion de multiculturalisme, de diversité commence à faire son chemin, se félicite Serge Létchimy. On voit ça à l’Assemblée nationale avec l’arrivée de beaucoup de personnes venant du Moyen-Orient, d’Afrique noire, des Antilles… Ca se construit mais il faut beaucoup de courage pour ne laisser aucune place à la négation de l’homme. » C’est ce phénomène nouveau que le révérend a qualifié de « bonne nouvelle ».
Jesse Jackson devait en outre s’entretenir avec l’ambassadeur des Etats-Unis et le conseiller diplomatique de François Hollande. Il était accompagné de l’intellectuel afro-américain Mickaël Dyson et son épouse Marcia ainsi que de Marilyn Sephocle, une Martiniquaise établie aux Etats-Unis où elle travaille avec le révérend Jackson. C’est elle qui a joué les interprètes lors du déjeuner que les deux hommes ont partagé au restaurant de l’Assemblée nationale. Serge Létchimy n’a pas manqué d’inviter le révérend en Martinique. « So, organize ! », a répondu Jesse Jackson qui a simplement demandé à ce que ce soit fait après les élections américaines de novembre.
FXG (agence de presse GHM)