Joby Bernabé

Joby Bernabé au New Morning

La célébration au New Morning, à Paris, des trente années de paroles partagées de Joby Bernabé avec son public était la surprise de ce vendredi soir. Le public était là dés 19 heures alors que les portes ouvrent a 19 h 45... On sentait la ferveur et la volonté de ne pas en perdre une miette. « Il doit y avoir une tête d'affiche ce soir !!! », parole du cafetier d'en face, au vu de la file qui s'allongeait sur le trottoir de la rue des Petites écuries. 20 h 40, le concert démarre après une courte présentation de la soirée par Saïdou Bernabé, le fils de Joby. En ouverture musicale, « Pawol douvan ». Alfred Fantone au tambour et au chant, Félix Clarion et José Longlade à la guitare, Christian Charles-Denis aux percussions et Mario Masse aux claviers et à la flûte. C'est un enchantement ; la direction musicale d’Alfred Fantone est remarquable. Toutes les influences et les couleurs musicales sont là : l'Afrique, la Caraïbe, le swing... Joby Bernabé fait son entrée hors scène, par le public. Cette voix, sa tessiture et son grain, emportent un monde avec elle. Il a la puissance d’un Léo Ferré. Ses textes sont ciselés et convoquent les grand poètes. Il les appele et ils parlent sur scène à travers le prisme de Joby Bernabé. C'est la terre natale entière, « pays natif natal, mater material primordial », qui est convoquée sur scène tout au long de ces quinze chansons qui composent son spectacle. Un double album « Joby 30 » marque cet événement. Les textes en créole et en français de l'artiste poète sont aussi disponibles dans un livre « Anges Terres brûlées ». Pour ceux qui regrettent déjà d’avoir manqué ça… Après le spectacle, en retrouvant le trottoir de la rue des Petites écurie, le rêve perdurait, porté entre ciel, terre et mer…