JOMD
ITW François Brichant, vice-président de la JOMD
« La réalité est bien plus intéressante que le petit prisme des media nationaux »
La quatrième Journée Outre-mer développement a lieu samedi 13 avril au pavillon Gabriel sur les Champs-élysées.
N’est-ce pas une gageure de communiquer sur les économies d’outre-mer quand les voyants sont tous au rouge ou a l’orange ?
Bien au contraire, c’est quand les voyants sont tous au rouge qu’il faut faire parler de soi. L’outre-mer est une opportunité pour la France. Et quand la France est en période de crise, elle doit regarder ses outre-mer comme un levier de développement. On est à bout de souffle dans l’Hexagone et l’outre-mer peut être un de ces relais pour la France.
Depuis la première édition, la JOMD fait une place aux historiens. Cette année encore, il y en a quatre annoncés. Pourquoi ?
On a toujours voulu faire une place à l’histoire car c’est un bon moyen de comprendre nos territoires, leurs spécificités… Ça permet de décoder des choses. On a toujours eu de très bons retours sur ces conférences…
Les quatre présidents des DROM seront réunis autour d’une table ronde. Qu’attendez-vous d’eux ?
On est très fiers de les avoir invités. On nous a reproché sur les autres éditions le manque de politiques et la JOMD n’est pas uniquement réservée aux socio-économiques. On a des choses à se dire entre nous, des échanges d’expérience à faire pour confronter nos différences et nos enjeux communs. On attend de cette réunion un débat dépassionné autour du développement.
Comprendre, réseauter, recruter sont trois mots clés de la JOMD. Quel bilan faites-vous de ce marche de l’emploi ?
Je ne vais pas pouvoir être précis au niveau des chiffres, mais par contre je peux dire qu’il y a eu un certain nombre de recrutements sur des postes d’encadrement. Un des ateliers, cette année, est consacré aux retours d’expérience des jeunes diplômés recrutés lors des premières éditions. Nous cherchons à attirer vers leurs territoires les talents de la diaspora ultramarine, mais cet événement est ouvert à tous ceux qui s’intéressent aux Outre-mer.
Comment sont financés les 500 000 € de cette JOMD ?
50 % sont finances sur les fonds privés des entreprises partenaires qui sont plus nombreuses cette année (une soixantaine). Le reste provient de subventions du ministère des Outre-mer et de l’Europe.
La 1re JOMD a été créée apres la crise sociale aux Antilles, pour restaurer l’image des entreprises d’outre-mer et de leurs dirigeants. Etes-vous parvenu à cet objectif et est-ce toujours votre objectif ?
La JOMD n’a jamais eu pour objectif de travailler l’image des entreprises, mais l’image des Outre-mer, leur attractivité. Alexandre Adler va conclure la journée sur une thématique : « Les outre-mer savent-ils se vendre ? » L’enjeu de l’image des Outre-mer dépasse largement celui des entreprises. C’est pourquoi nous sommes très heureux d’avoir élargi sur le monde politique. L’image des outre-mer est assez dégradée dans l’Hexagone parce que simplifiée, caricaturée, avec des idées préconçues. Cette journée n’a qu’une prétention, montrer la réalité. Ce n’est pas une opération de communication, c’est un forum. La réalité est bien plus intéressante que le petit prisme des media nationaux.
C’est votre programme qui parle des entreprises comme de « la ressource naturelle des Outre-mer »…
C’est le titre d’une conférence qui fait suite à la business compétition des autres années. Six jeunes entrepreneurs vont exposer leurs projets innovants. Nous voulons montrer une diversité de jeunes sur des projets les plus divers. La richesse des Outre-mer, c’est d’abord sa jeunesse !
Propos recueillis par FXG, à Paris