Karam Hollande
CReFOM-Hollande : La rencontre off the record
Le rendez-vous de François Hollande avec la délégation du CReFOM, mercredi dernier à 15 heures, avait été annoncée aux intéressés pour une durée de 20 minutes. En réalité, le président de la République s'était donné 45 minutes sur son agenda, se permettant ainsi, selon la tournure des choses, de l'abréger à sa guise. Au final, l'entretien a duré plus d'une heure. Et même si la présence de Victorin Lurel, bien aimé de l'hôte de l'Elysée, a favorisé une certaine bienveillance envers la délégation du CReFOM, la longue attention que leur a portée le président a surpris à l'Elysée même : François Hollande aurait ainsi été "intrigué, amusé et intéressé par le style Karam", selon l'un des particpants à l'entretien. D'autant que Patrick Karam ne s'est pas privé de parler directement et d'emblée à François Hollande de ses liens particuliers et de son engagement, non pour l'UMP, mais pour son phénix, Nicolas Sarkozy, tout en ayant soin de préciser tout le bien qu'il pensait de son compatriote et "ami frère" Victorin Lurel que Jean-Marc Ayrault n'a même pas pris la peine de soutenir quand l'Express est venu parler à son sujet, ni plus ni moins, de disgrâce. Sur ce point, François, Hollande se serait contenté d'écouter sans commenter...
"Etes-vous d'accord M. ler président ?"
On peut expliquer aussi la longueur de l'entretien du fait que dès que qu'un membre de la délégation (comme lors de la rencontre avec Anne Hidalgo, on notera que cette délégation était exclusivement masculine et quasi entièrement antillaise, pour ne pas dire guadeloupéenne...), Daniel Dalin, Jean-Michel Martial, ou moins probablement José Pentoscrope plus discret et plus soucieux de franche et constructive sobriété, Patrick Karam intervenait pour demander au président : " Etes-vous d'accord ? " Jusqu'à ce que le conseiller du prince, Marc Vizy, consente à coucher sur le papier la réponse présidentielle. La seule actée véritablement est l'inscription à l'agenda présidentiel du 20 novembre, date du dîner du CReFOM.
Et Taubira ?
Ce sont tous ces menus événements durant l'entretien qui ont conduit une personnalité à pâtir de cette rencontre, le président de l'Institut du monde arabe, Jack Lang, qui avait rendez-vous avec le chef de l'Etat à 16 heures et qui a du faire antichambre pendant une petite demi-heure. Pour la plus grande joie de Patrick Karam qui a du, sans nul doute, sentir un peu ses chevilles enfler d'avoir su, si tôt, porter le CReFOM au sommet de la République. Pensez, après Sarko, être capable de séduire Pépère... Tout ça, au même moment où une ministre ultramarine, Christiane Taubira, se trouvait et se trouve encore en pleine ligne de mire des médias. Mais de ça, il n'a pas été question. "Elle a été attaquée en tant que ministre, a indiqué Patrick Karam à France-Antilles et au JIR, pas comme ultramarine ou en raison de la couleur de sa peau".
FXG, à Paris