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Publié par fxg

 

« L’invention du sauvage » au Jardin d’Acclimatation 

Au musée des Enfants, Bois de Boulogne, Paris 16e, jusqu’ au 6 janvier 2013, tous les jours de 10 à 18 heures.

Affiche-invention-du-sauvage.jpg« C’est fou ce que je m’acclimate au jardin d’acclimatation/On y conserve les primates en bon état de conservation… » chantait Jean Ferrat dans les années 1970. Et c’est dans ce fameux Jardin que les Amérindiens de Guyane avaient refusé de venir lors de l’année des Outre-mer pour participer à un salon consacré à l’excellence ultramarine car certains de leurs ancêtres, exposés, y avaient péri… pas si bien conservés que ça, ceux qu'on osait comparer à des primates !

Après l’important succès de l’exposition « L’invention du sauvage » présentée au musée du quai Branly, il y a tout juste un an, et qui a reçu plus de 250 000 visiteurs en six mois, la fondation Thuram contre le racisme et le groupe de recherches historiques sur l’Afrique coloniale (ACHAC) font un pied de nez à l’histoire en installant leur expo au Jardin d’acclimatation. Ce lieu a accueilli, de 1877 à 1937, des exhibitions coloniales et humaines. L’exposition présente sur une vingtaine de panneaux des affiches exceptionnelles et originales issues de différentes collections, des journaux et des objets étonnants, des photographies et des cartes postales, ainsi qu’un panorama complet des zoos humains dans le monde depuis cinq siècles. A travers cette exposition, le Groupe de recherche Achac et la Fondation Lilian Thuram contre le racisme souhaitent expliquer comment se sont installés les préjugés. « C’est un passé qu’il faut déconstruire et comprendre afin que la couleur de la peau et la culture d’un être humain ne sont plus un motif de rejet ou de discrimination », selon Lilian Thuram, co-commissaire de l’exposition avec l’historien Pascal Blanchard.

Pendant plus d’un siècle (de la Vénus hottentote, en 1810, à la Seconde Guerre mondiale, en 1940), l’industrie de l’exhibition a fasciné plus d’un milliard quatre cents millions de visiteurs et a exhibé entre trente et trente-cinq mille figurants dans le monde entier. Ces exhibitions humaines visent essentiellement à tracer une frontière et une hiérarchie entre prétendus « civilisés » et prétendus « sauvages ». Ce fut aussi, et le plus souvent, le premier contact visuel, la première rencontre, entre l’Autre et Nous. C’est pourquoi l’exposition présentée pendant un mois et demi (avant d’être itinérante en France en 2013) est à la fois un regard objectif sur ce passé, et un désir commun de regarder ensemble celui-ci.

Cette exposition est atterrante et prouve, à l’instar de Claude Lévy-Strauss que « le barbare, c’est d’abord celui qui croit en la barbarie », en l’occurrence, l’Européen et le Nord-Américain aux 19 et 20e siècles.

FXG (agence de presse GHM)

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T
<br /> A mon humble avis le Nord-américain n'a plus rien à voir avec l'Européen (non anglosaxon). Je préférerais que Mr Blanchard nous organise l'été une vraie exposition  coloniale au Jardin<br /> d'acclimatation (avec des figurants, des comédiens) plutôt que toutes ces masquarades pseudo-scientifiques qui témoignent d'une nostalgie de grandeur et de la frustration de ne pouvoir refaire au<br /> moins, pareil.<br /> <br /> <br /> Et de nous proposer un colloque sur : "OBAMA fait-il peur ?"<br />
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