L'Olympia de Jocelyne Beroard
La diva du zouk au temple du music-hall
Pendant deux heures trente, Jocelyne Béroard musique, a été la diva que le plublic de l’Olympia attendait.
Jocelyne Beroard a 57 ans et elle a fait vibrer le public de l’Olympia dimanche dernier, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique. Concert émotion, concert unique, concert de l’amour, en neuf tableaux achevés par un cœur traversé par le bateau de l’espoir. Plus de deux milles personnes se sont précipitées à l’entrée de l’Olympia pour assister au concert unique de la diva du zouk. Sur le trottoir, quelques retardataires cherchaient encore des places, alors que sur scène, retentissait déjà la voix du groupe Baylavwa de Jean-Paul Olivier (un contrebassiste et cinq chanteurs) avec un titre de Loulou Boislaville, « Matinik bel péyi ». Puis, un titre de Patrick Saint-Eloi avant d’entonner un titre de kompa et voir la salle exploser...
Les lampes bleues de la scène s’allument enfin pour laisser entrevoir des musiciens bien en place. Au clavier, Philippe Joseph, au saxophone, Claude Kronneau, à la trompette, Freddy Hovsepian, au trombone, Hamid Belhocine, 2e trompette, Fabrice Adam, à la batterie, José Zébina, à la guitare basse, David Chantalou, aux percussions, Patrick Saint-Elie, à la guitare rythmique, Jeff Baillard, 2e clavier, Lenny Ragot. Le plateau des choristes est composé de Marie-Céline Chroné, Claudine Pennont, Jean-Jacques Seba, Cindy Marthély et Dominique Lorté. Les cris s’intensifient. Et voila que d’un coin de la scène apparait un fanal porté par une petite fille. Elle le transmet à la diva qui porte la lumière à chaque musicien. Le public est en état de grâce devant une Jocelyne en communion avec les dieux de la lumière et du son. La mise en scène est signée du duo Marie-Josée Gibon et Moïse Rippon, avec les costumes d’Astrid de Toit Monde productions.
« Ce soir, nous partons sur un bateau avec une seule chose à partager, « yen ki lanmou » dans un show de 9 pièces dont la première est réservé à Haïti... » Jocelyne Beroard est drapée de jaune d’or. Une admiratrice traverse toute la salle pour lui offrir un bouquet de roses. Six danseuses donnent de la hauteur au spectacle, le dynamisent, l’enrichissent. Nul ne pensait que Jocelyne apporterait une telle touche artistique à son premier Olympia. Formidable !
Second acte. Des lucioles, tout de blanc vêtues, traversent la salle pour rejoindre la scène, les musiciens aussi sont en blanc. La diva revient sur scène, elle aussi vêtue d’un blanc lumineux, un flambeau dans la main. Elle chante « la yo yé », pour apaiser les mémoires des aïeux. Elle salue en eux les gardiens de l’authenticité.
Puis, le bassiste Stéphane Castry vient l’accompagner avant d’interpréter un duo magnifique avec Jocelyne Labylle. Soudain, tandis qu’on l’annonçait au Gabon, voila Jacob Desvarieux sur la scène. C’est une grande surprise pour Jocelyne et le public ! Enfin vient le titre réclamé à chœur et à cri, Siwo.
« Ce dernier puzzle, je vais le dédier à tous les musiciens qui nous ont laissé un superbe héritage, à tous les musiciens qui ont fait que je sois là aujourd’hui, notamment à mon groupe… Mon groupe Kassav. Je devrais dire le groupe dont je fais partie. J’appellerai cela, la plus belle rencontre que j’ai pu faire. » Et, elle termine par une chanson du regretté Patrick, « West-Indies ». Un nouveau décollage pour partir à la reconquête de l’amour, yen ki lanmou pou nou mwen.
Texte et photos Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
REACTIONS EN COULISSE
Jacob Dévarieux du groupe Kassav en préparation du Grand méchant zouk, les 18 et 19 juin au Zénith avec la crème des artistes ultramarins : « Je suis sorti de l’avion en provenance du Gabon et je suis venu direct. Elle m’avait demandé d’être là et j’avais répondu non, je serais au Gabon. Mais, je me suis arrangé pour arriver à l’heure et lui faire une surprise. Un beau concert, super. C’était plein. Les gens étaient chauds. Il y a plein d’artistes qui pensent être connus et qui n’arrivent pas à faire l’Olympia au moins une fois dans leur vie. Elle, pour une première, c’est rempli. »
Moïse Rippon, le directeur artistique du show de Jocelyne Beroard : « Je me suis associé avec Marie-Jo pour mettre en place la chorégraphie du show. On adore Jocelyne, nous la connaissons depuis 30 ans. C’était l’occasion de pouvoir faire quelque chose d’extraordinaire surtout pour l’Olympia et la communauté afro-antillaise. Je suis très heureux d’avoir participer à son premier rendez-vous en solo. De plus, elle adore la danse et le show. Vraiment, c’était un grand plaisir d’être avec elle. »
Carine Jeanne-Rose, l’ancienne danseuse de Joëlle Ursull et du groupe Kassav est reconvertie dans le management sportif. Elle est venue de la Martinique pour ne rien manquer de la première de Jocelyne à l’Olympia : « Dans le passé, j’ai beaucoup travaillé avec Jocelyne. J’ai aussi fait des tournés avec le groupe. J’avais les pieds qui me grattaient mais c’était superbe, un vrai moment de bonheur. Si elle le refait demain, je serai de nouveau là pour l’encourager. »
Jocelyne Labylle : « Ça reste quelque chose de grand de chanter avec une si grande dame de la musique antillaise et de pouvoir interpréter une chanson que j’ai écrite en espérant qu’elle veule bien l’interpréter un jour… Et voila qu’elle la chante à l’Olympia ! Ca met les larmes aux yeux. J’étais très honorée d’être à ses côtés. Déjà, j’étais surprise que le public nous rappelle... Là, je peux dire que je suis quand même assez gâtée par la vie, par les amis et par le public qui me soutiennent. »
Stephane Castry , le bassiste surdoué de sa génération était le coup de cœur de Jocelyne : « J’étais très ému car c’est quelqu’un de notre communauté qui m’a invité. Il y avait une très bonne énergie et avec Jocelyne, quand tu entres sur scène, elle te met à ton aise. Etre là avec Jocelyne m’a rappelé de très bon souvenirs de l’époque où je bossais avec Kassav. Un très bon moment. »
Astrid de Toit Monde Production : « C’était un vrai bonheur d’avoir collaboré avec elle et de se dire qu’on va pouvoir faire des choses différentes tout en gardant l’esprit de Jocelyne… Et puis, il y a aussi la magie du zouk qui est notre musique. Je la revendique. Le zouk, c’est ma jeunesse ! Marie-Jo et Moïse ont fait un vrai travail. Faire rêver, faire décoller, c’est ça le zouk. »
En imagesComme au cinéma !Siwo avec JacobPoings levés !
Duo de femmes
Avec Jean-Jacques Seba
Jocelyne Labille et Jocelyne Beroard
Les trois choristes La diva du zoukStéphane et ClaudineGigi, jocelyne, Cathy et MigailAvec Guylaine Cléry et Jean-Claude AdrasséAvec la belle-mère de Jacob, Mme BenoitAvec son fan club !