L'Outre-mer et le Bal tragique à l’UMP
La Calédonie dans Bal tragique à l’UMP
Avec Bal tragique à l’UMP ; Coups bas, fraudes et trahisons, paru le 23 janvier chez Flammarion, les journalistes Neila Latrous et Jean-Baptiste Marteau reviennent sur la crise vécue lors de l’élection du président de l’UMP, le 18 novembre dernier, et les fédérations ultramarines oubliées.
Les auteurs de Bal tragique à l’UMP accordent quelques pages aux « trois fédérations rayées de la carte », celles de Wallis-et-Futuna, Mayotte et Nouvelle-Calédonie qui ont permis de rebattre un moment les cartes. Les résultats de ces votes, omis, devaient bouleverser la donne : Sans ces fédérations, Jean-François Copé est vainqueur avec 98 voix d’avance ; avec, François Fillon l’emporte de 26 voix… Cinq paragraphes de l’ouvrage (qui compte 178 pages) reviennent sur cet « oubli ». « On a été très gentil de présenter ça comme un oubli. Parce qu’on est convaincus que ça ne l’est pas », indique aux auteurs un proche de Fillon. La commission de contrôle des opérations électorales (COCOE) est effectivement au courant des résultats du scrutin calédonien depuis la veille de l’élection dans l’Hexagone. « Comment est-il possible qu’on les cache ? », se défend un membre de la COCOE. D’autant plus que Roger Karoutchi, pro-Copé, a demandé à Patrice Gélard, président de la COCOE, de l’annuler. « C’est un oubli qui nous fout dans la m… plus qu’il ne nous rend service. » Un autre copéiste précise même que deux anciens ministres de l’Outre-mer, Christian Estrosi et Marie-Luce Penchard, représentent Fillon à la COCOE. « Si eux n’ont rien noté, comment voulez-vous que nous, on puisse voir quoi que ce soit ? » Dès lors, la menace judiciaire est brandie par le clan Fillon, mais étrangement, peu après, Jean-François Copé invite l’ex-Premier ministre à « aller jusqu’au bout de la logique ». Les auteurs s’interrogent : « Qu’ont pu découvrir ses équipes pour qu’ils prennent le risque d’un règlement devant les tribunaux ? La réponse se trouve à 17000 Km… » L’ancien député de Nouvelle-Caledonie Gaël Yano a téléphoné au directeur de cabinet de Copé, Jérôme Lavrilleux, et « l’informe qu’a eu lieu un scrutin parallèle ». Il y a eu, dénonce l’adjoint au maire de Nouméa, « la possibilité de voter par correspondance, mais aussi par les urnes ». Gaël Yano va plus loin : « La fille d’une figure locale a fait du porte à porte pour faire voter a domicile certains militants. » L’équipe Cope se gargarise de « l’invention de cette urne transportable » et informe la presse : « Le scrutin en Nouvelle-Calédonie est entaché d’irrégularité. » Voilà pourquoi Jean-François Copé n’a plus peur d’une issue judiciaire. L’équipe Fillon transmet de son côté « le procès-verbal du bureau calédonien qui ne fait pas mention du système de vote parallèle ». Ils exigent la publication des résultats du vote fédération par fédération. Quelques pages plus loin, une dernière mention des « fédérations rayées de la carte » sera faite. Nous sommes le 25 novembre, jour de la réunion de la commission nationale des recours au siège de l’UMP, mais aussi de la tentative de médiation d’Alain Juppé. « Jérôme Lavrilleux surgit les bras charges de deux dossiers sur lesquels il est marqué au gros feutre : « Nice 06 » et « Nouvelle-Calédonie et autres ». Les classeurs sont rouges... » La CNR suspend ses travaux dans la soirée, la médiation Juppé échoue. La suite est connue.
FXG, à Paris