La Caledonie au SIA
L’image de la Calédonie au salon de l’agriculture de Paris
La Nouvelle-Calédonie est présente au salon international de l’agriculture de Paris qui a ouvert ses portes samedi dernier.
Crevette, viande de cerf et fausses images agrémentent l’imaginaire de ses visiteurs.
« Tous les ans, on retrouve les mêmes, ce sont les fidèles ! » Jean-Paul Rusé, le tenancier du stand qui propose la viande de cerf rusa, en est à son 13e salon, tout comme Serge Blanco : « On a une clientèle d’habitués qui viennent faire leur réassort de soleil au travers des produits… » Jean-Paul Rusé, qui avait déjà eu les honneurs de la visite du Premier ministre François Fillon, il y a deux ans, a eu cette fois les honneurs de celle de l’actuel Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lundi matin, guidé par Victorin Lurel. Trente secondes et quelques mots… Stand suivant… Les visites de politiques se succèdent à tel point, notamment après celle pourtant inédite du president de la République, samedi, qu’on ne les commente plus. « Nos visiteurs viennent chercher le soleil, raconte Jean-Paul Rusé. On a des gens qui ont fait des séjours en Nouvelle-Calédonie, qui viennent se retremper dans notre milieu. Mais il y en a encore qui nous demandent si c’est encore la guerre ! Ils ont du retard ! Et il y en a d’autres qui ne savent même pas où se trouve la Calédonie. Certains la situent en Afrique… On les redirige vers le Pacifique, mais le Pacifique, il est grand ! » Jean-Paul Rusé considère le salon comme « une vitrine pour tous nos produits que l’on peut faire venir. Nos points forts restent le cerf, la crevette, les confitures, le niaouli et le tourisme. C’est un beau stand et on est heureux d’être ici. »
Pour la première fois, les salins de Poingam sont venus participer à la grande foire agricole. Bon, le sel n’est pas le meilleur attrait du stand… Le cerf, la crevette et les punchs sont plus attractifs.
Au stand du café mélanésien, un groupe de jeunes commande des cafés. Ils semblent amateurs, voire connaisseurs. Vérification faite, pas du tout. Là où ils ont pris leur déjeuner, il y a eu problème de casse avec les tasses à café et, en sortant de table, ils sont tombés sur ce stand où ils ont pris leur café. Sans prêter davantage d’attention a ce qu’ils boivent… André fait partie de la troupe : « Je connais très peu de choses sur la Nouvelle-Calédonie, à part ce qu’on peut entendre dans les media, l’image que j’en ai, c’est celle qu’on voit au salon : le soleil, les belles chemises, à part ça… Les produits, je les découvre et c’est très bon. »
Export de crevettes en Italie
La plupart des visiteurs ne connaissent du Caillou que la région de Nouméa et l’île des Pins. Ils connaissent beaucoup moins l’ensemble de la Grande-Terre, le Nord, la region de Bourrai et le grand Sud. « Ils veulent des informations sur les îles Loyauté qui sont moins connues », témoigne Margaux du GIE tourisme qui admet toutefois que « c’est un salon spécialement dédié a l’agriculture » et pas tellement au tourisme. Le nickel ? Pas un quidam n’en a entendu parler…
Didier Pagenaud, le distillateur de Niaouli, de Nessadiou, n’est pas très content. Pas satisfait du tout d’être situé au 3e étage du hall 7. C’est pourtant parce que cette année le hall 1, qui recevait les animaux, n’a pas été ouvert que les hommes politiques ont eu plus de facilités pour se rendre au rayon outre-mer que, exception faite du president Chirac, ils oubliaient de visiter en général les autres années. On surprendra un peu plus tard Didier Pagenaud, au stand des rhums Damoiseau et Clément, s’en jeter un petit dans le gosier. « Je rentre juste dans mes frais, lâche-t-il. De toute façon, je profite du salon pour aller voir ma famille. » Le salon n’est pas vraiment une opportunité commerciale, d’autant que, signale Serge Blanco, « au niveau finances, c’est pas tellement intéressant. On nous aide en rien du tout ! On paye nos billets d’avion, notre nourriture, notre hébergement. Il n’y a que le stand qui est mis à disposition et le transport des marchandises ». Ce n’est pas l’avis de Catherine qui gère les crevettes. Elle va mettre en relation une visiteuse rencontrée lundi matin avec son correspondant en métropole pour une commercialisation dans des restaurants italiens. « Ça vaut le coup de venir. »
FXG, à Paris
Alain, visiteur paysan français du salon
Alain vient de déguster un punch à la pomme liane sur le stand calédonien. « Un punch pomme chais pas quoi… Je ne connais rien du tout à la Nouvelle-Calédonie. Je sais à peu près où c’est. C’est loin de là ! 28 heures de vol… (Il rigole) Je suis venu goûter les produits. A une période, ils étaient mal… Ils n’étaient pas a moitié en guerre ? Les Français étaient là-bas pour défendre un peu la Nouvelle-Calédonie… Et ce genre de truc, c’est jamais fini à 100 %. Mais moi, je ne suis pas tout ça. J’ai assez de boulot comme ça et un boulot qui fournit pas alors ce n’est pas pour aller voir ce que font les autres. »
Boris des salins de Poingam
« Les gens adorent nous poser des questions sur notre sel et les herbes qu’on vend. Ceux qui nous parlent de la Calédonie sont ceux qui y sont déjà allé, sinon, ils ne connaissent pas trop… Ils voient les images, mais ils nous demandent comment est le climat… Et ils nous disent que c’est loin. Ils nous demandent aussi comment évoluent les relations entre les Kanaks et les Français… Ça fait bizarre parce que nous, on n’y pense pas. L’image qu’on fait passer, c’est celle d’un pays chaleureux, multiculturel et surtout chaleureux. »
Jean-Pierre, visiteur du salon
« Moi je connais la Nouvelle-Calédonie par rapport à la radio, la télévision et par ceux qui y sont allés ; Je n’y suis jamais allé, mais j’ai des collègues qui y ont vécu pendant quelques années et ils sont ravis du pays. Moi, ça m’a tenté mais malheureusement, je n’ai pas pu. La Calédonie me fait à penser beaucoup de choses, ils ont de bons produits, beaucoup de produits naturels… Je n’y suis jamais allé, mais je sais où ça se trouve. Et c’est bien français en plus ! »
Margaux, GIE Nouvelle-Calédonie tourisme
« Beaucoup de visiteurs nous posent des questions au sujet des populations kanakes : est-ce qu’il y a encore la guerre ? Où en est le conflit entre les métropolitains et les Kanaks ? Est-ce que les Kanaks ont la télévision, Internet, le téléphone ? Ce sont des questions qui choquent un petit peu à première vue mais bon, on leur explique… Beaucoup de monde vient nous voir même si on a moins de monde que la Guadeloupe, la Martinique ou la Réunion. Mais ils viennent pour nous poser des questions sur les activités de plongée, le surf. Ils savent que nous avons un des plus beaux spots de surf et comme on a le plus beau lagon du monde. Les plongeurs sont très nombreux à nous solliciter pour partir en Nouvelle-Calédonie. »