La Compagnie créole revient
La Compagnie Créole : « On est des pionniers »
Le zouk, les déhanchés et la bonne humeur sont de retour. La Compagnie Créole, trente ans après ses débuts, revient sur le devant de la scène avec un nouvel album qui réunit ses plus grands tubes en compagnie d’invités issus de plusieurs générations – Colonel Reyel, Hugues Auffray ou encore Patrick Sébastien. Et comme le dit Clémence, l’une des chanteuses du groupe antillais, c’est forcément bon pour le moral.
Vous voici de retour sur le devant de la scène…
(Elle coupe) En fait, on ne l’a jamais quittée. Depuis plusieurs années, on a fait beaucoup de tournées en France, en Europe et surtout au Canada. On avait également rejoint celle d’Âge tendre et Têtes de bois.
Mais pourquoi sortir ce nouvel album ?
Pour nos trente ans de carrière, on voulait écrire de nouvelles chansons, mais aussi inviter des jeunes qui nous ont écoutés à l’école. Comme ils nous le disent, on a bercé leur enfance. On a aussi demandé à Hugues Auffray et Patrick Sébastien de nous rejoindre. C’est notre génération. Et c’est aussi grâce à eux que le grand public nous a découvert.
La plupart de vos tubes sont sortis il y a près de trente ans et pourtant, on les entend toujours régulièrement. Est-ce que ça vous étonne ?
Lorsqu’on a sorti toutes ces chansons, on voulait faire découvrir les Antilles et la Guyane. Mais les gens avaient aussi besoin de gaîté et de bonne humeur. C’est encore le cas aujourd’hui. Il y a besoin d’optimisme alors qu’il y a une crise, de l’angoisse et de la peur. Même en fin de soirée, dans les boîtes de nuit, lorsqu’il faut relancer tout le monde, on met La Compagnie Créole et ça repart. Si l’on peut transporter notre public au soleil, c’est déjà ça de gagné.
Ecoutez-vous vos jeunes successeurs ? Existe-t-il d’ailleurs une nouvelle Compagnie Créole ?
Les jeunes n’ont pas le même style que nous. Ils sont plus modernes et leur clientèle est plus jeune. En fait, on est un peu les pionniers. Colonel Reyel, Kassav, on leur a ouvert des portes. Nous, lorsqu’on a débuté, la musique des Antilles n’était pas connue. Pour les jeunes, c’est plus facile à présent. Rapidement, ils sont à la radio, à la télé. J’espère qu’ils arriveront à prendre notre relais.
D’autres artistes, qui ont réalisé des tubes importants, ne sont jamais revenus sur la scène et grâce à leurs droits d’auteur, ils ont pu couler des jours heureux. Ce n’est pas votre cas ?
Pourquoi ? Vous voulez qu’on change de métier (elle rigole) ? A l’époque, après nos grands succès, on a voulu faire un break. Je me suis lancée en duo avec José (du même groupe) puis ont est tous reparti. C’était de la folie. Les gens hurlaient et nous disaient : « Pourquoi nous avez-vous abandonné ? » On leur a promis de ne plus jamais les quitter. Vous savez, lorsqu’on est un vrai artiste, il n’y a pas que l’argent qui compte. On a réalisé notre rêve. Et tant que l’on aura la pêche, on continuera.
Propos recueillis par Romain Schué (Agence de presse GHM)