La Guadeloupe à Douarnenez
Douarnenez à l’heure guadeloupéenne
Avec l’arrivée attendue de la Mini Transat vers la troisième semaine de novembre, Pointe-à-Pitre entame un cycle de trois ans qui vont voir se succéder chaque année un événement nautique. La Mini, cette année, le Rhum, l’an prochain, et encore la Mini en 2015. « C’est, souligne son maire, Jacques Bangou, une évidence que Pointe-à-Pitre soit la destination de la course au grand large. C’est un retour à la vocation première de la ville. » Car au-delà de l’événement sportif, il y a les intérêts économiques avec la promotion de la destination, des produits et de la culture. A Douarnenez, sur les quais du Port-Rhu qui accueille les minis 6,50 et le village de la course, la CCI de Pointe-à-Pitre a emmené dans ses bagages sept producteurs locaux (Dame Besson et ses condiments et confitures, les cafés Edouard et Lesueur, les bananes, les fleurs du jardin de Saint-Eloi, les sorbets de Morvany et les poupées, calebasses et poteries du centre des métiers d’art de Pointe-à-Pitre). Et puis, cerise sur le gâteau, les rhums Longueteau de Capesterre-Belle-Eau, promus fournisseurs officiels de la Mini Transat. Avec eux, l’incontournable CTIG, représenté par Marcellin Chingan et Joël Del Vecchio, et la Région avec Alix Nabajoth. « Le stand Guadeloupe a été dévalisé en quatre jours, malgré une fréquentation de basse saison », se réjouit Gladys Moutou de la CCI pointoise. Une joie partagée par Jacques Bangou : « Sans l’engagement de Colette Koury et de toute son équipe de la CCI, on serait resté à quai. »
Laura Flessel, marraine de Guadeloupe Espace océan
Vendredi dernier, une pleine page de publicité dans le quotidien Ouest-France offrait à la destination Guadeloupe une visibilité record. Ce vendredi, qui aurait dû être l’avant-veille du départ avant que la météo ne le reporte sine die, était d’ailleurs la journée de la Guadeloupe à Douarnenez. Apéritif à la bolée créole et bal avec Pomme Cannelle, un groupe antillais basé en Bretagne et dirigé par le Marie-Galantais Serge Calme.
Samedi était le grand jour avec la venue d’une star olympique. Laura Flessel, escortée de nos élus et du maire de Douarnenez, a baptisé le bateau de François Lamy avec une bouteille de rhum. « On est tous des passionnés de sport et on va suivre la course intensément, a déclaré la guêpe. J’espère qu’à l’arrivée, les Guadeloupéens seront nombreux pour accueillir François Lamy. »
Dimanche, à défaut de départ, les 84 skippers sont sortis en mer pour offrir aux spectateurs douarnenistes la « parade des îles de Guadeloupe ». En attendant une bonne fenêtre météo…
FXG, à Douarnenez
Un petit-neveu de Saint-John Perse en course
Au hasard de ses déambulations sur les quais du Port-Rhu, Jacques Bangou est tombé sur un jeune skipper, Arthur Léopold-Léger qui court sur un prototype (le 709). Il n’est autre qu’un arrière petit-neveu d’un Guadeloupéen illustre, Alexis Léger, alias Saint-John Perse. Le maire de Pointe-à-Pitre lui a promis de l’emmener, apres son arrivée, visiter le musée de son aïeul. Le jeune skipper en ignorait jusqu'à l’existence !
Le yacht-club Longueteau
Les frères Nicolas et François Longueteau des rhums éponymes, sont pour la première fois les représentants des rhums de Guadeloupe sur la Mini. Ils ont obtenu d’etre les fournisseurs officiels de rhum de la course. Certes, ils étaient déjà présents, en 2010, au départ de la Route du Rhum à Saint-Malo, mais sur un stand commun aux rhums de la Guadeloupe. Là, ils sont seuls et ont ainsi gagné une visibilité unique. « Loïc Beaudouin, qui represente la Mini en Guadeloupe, est venu nous voir il y a un an, témoigne François Longueteau. Comme on est voileux nous-mêmes, on n’a pas voulu rater cette occasion de représenter l’image du rhum de Capesterre. » « Ça change du Damoiseau », a commenté un badaud breton en dégustant un XO, assemblage de rhums vieux de 9 a 12 ans… « 20 % des visiteurs nous connaissent, indique le rhumier, car le Breton vient régulièrement en Guadeloupe, et 80 % nous découvrent. Beaucoup prévoient de venir nous dans les six prochains mois. » Longueteau est venu faire une opération de communication avec, à terme, l’idée de devenir présent dans la region. Et, à Douarnenez, la sauce a pris. Des restaurateurs, hôteliers, cavistes proposent déjà leur rhum. Enfin, le bar VIP de la course a été baptisé Yacht club Longueteau. « Ici, on nous est fidèle à grande échelle et on voit notre marque partout ! », se satisfait François Longueteau, pas mécontent du tout d’avoir signé ce partenariat jusqu’en 2015.
Photo : Jean François Garrec, président de la CCI Quimper Cornouailles et François Longueteau, fournisseur officiel de rhum de la Mini Transat
Deux éditions, voire quatre
Douarnenez courses, société dirigée par Bertrand Nardin, a remporté l’appel d’offres pour organiser cette Mini Transat et celle de 2015. La darse de Pointe-à-Pitre accueillera ainsi les deux prochaines arrivées. « Si ca marche, indique le directeur de course, on espère garder la Mini Transat en 2017 et 2019. ». « Ça s’est fait sur un coup de fil du maire de Douarnenez que je ne connaissais pas », témoigne Jacques Bangou. Le sénateur maire breton, Philippe Paul, lui a proposé de candidater ensembles : « Nous avons un pari à relever. Etes-vous prêt à nous accompagner ? » Voilà comment les deux villes se sont retrouvées chacune aux deux bouts de la course. En 1985, la Mini était bien arrivée à Pointe-à-Pitre, mais elle était partie de Brest. En 1991, elle partait de Douarnenez pour arriver en Martinique. En 1999, elle partait de Concarneau pour arriver à Rivière-Sens. Ce parcours Douarnenez Pointe-à-Pitre sera donc une première.
Photo : Bertrand Nardin,directeur de course, le maire de Douarnenez, Philippe Paul, Laura Flessel, Jacques Bangou et Alix Nabajoth
Guadeloupe Grand large se prépare aussi
Aperçu sur les quais de Douarnenez, Luc Coquelin, l’animateur de Guadeloupe Grand large, la structure financée par la Région pour former des skippers guadeloupéens à la course au large. Il venait de Lorient ou deux transactions sont en cours : le rachat de deux figaros pour la prochaine transat en double, l’AG2R qui partira de Concarneau le 6 avril pour arriver à Saint-Barthélemy. Les deux figaros qu’acquiert Guadeloupe Grand large seraient d’excellentes affaires. Le premier est celui que Michel Desjoyaux a utilisé pour naviguer la derniere saison, le second, celui que Vincent Riou a fait préparer mais sur lequel il n’a pu courir pour des raisons de calendrier. Les deux bateaux vont rester à Lorient pour finir d’etre préparés. Les deux équipages guadeloupéens qui les manoeuvreront n’auront plus qu’à les rejoindre, début mars 2014, pour s’entraîner à leur bord, dès lors qu’ils auront été définitivement sélectionnés.
Par ailleurs, en vue de la prochaine Route du Rhum, Guadeloupe Grand large cherche aussi à acquérir un class 40. Il semble que, là aussi, on soit sur de « tres bonnes pistes », selon un connaisseur du dossier.
Ils ont dit
Laura Flessel, marraine de Guadeloupe Espace océan
« Lorsqu’on voit qu’il y a une implication aussi forte et de la ville de Pointe-à-Pitre, de la Région et des sponsors qu’on peut voir sur le bateau, on n’a qu’une envie, c’est de donner ce petit rayon de soleil que j’apporte avec moi ! Je veux moi aussi montrer mon implication. Quand nos skippers de la Guadeloupe se déplacent pour un départ, on doit aussi se déplacer ! Ça fait partie des valeurs du sport qu’on n’oublie pas. »
Jacques Bangou, maire de Pointe-à-Pitre
« La Guadeloupe est chaleureusement présente en terre bretonne. Ça fait partie des objectifs que nous avons, faire en sorte que la Guadeloupe soit partout, qu’elle soit un vrai challenger dans le domaine sportif, dans le domaine économique et sur le plan de notre identité et de la culture. Et lorsqu’on se déplace, qu’on se bat, on peut aller chercher des marchés. C’est comme la Mini Transat, il faut se battre pour etre parmi les premiers. »
En images
Autour de la Marie-Galantaise Yanise et de la Réunionnaie Eulalie du groupe Pomme Cannelle, Marcellin Chingan et Joël Del Vecchio du CTIG, Gladys Moutou de la CCI pontoise, et le maire de Douarnenez, Philippe Paul.
Au centre, Bruno Matignon, le chef cuisinier spécialiste de la cuisine aux algues et plantes marines, avec la délégation de commerçants et artisans de la Guadeloupe.
Martine Céraphe-Ardens du centre des métiers d'art de Pointe-à-Pitre.
Le groupe Pomme Cannelle a fait danser biguines et zouk aux Bretons.
Le bartender de la soirée gwada mélange citron, sucre de canne, curaçao, rhum et cidre brut pour faire une bolée créole !
Le chef écailler Marcel Lesoille, capable d'ouvrir une vingtaine d'huitres à la minutes. Ici, en action avec une carte bleue. Jacques Bangou n'a pas osé lui passer la sienne...
Gladys, Jacques Bangou, Alix Nabajoth, Philippe Paul, François Lamy et Laura Flessel après le baptême de Guadeloupe Espace océan.