La Guadeloupe au salon de l'agriculture
La Guadeloupe, terre de la biodiversité agricole
Le salon international de l’agriculture s’est ouvert samedi à Paris au lendemain de la publication du rapport de la Cour des comptes qui remet en cause le système des aides à la banane et à la canne.
Dans le stand de 204 m2 de la chambre d’agriculture de la Guadeloupe, visible de loin avec son toit rouge découpé et dentelé à la créole, une délégation d’exposants attendait, samedi matin à la porte de Versailles, la visite du prince. Pas celui de l’Elysée qui n’a pas daigné venir dans l’espace Terres de tropiques, mais le prince de Basse-Terre, Victorin Lurel qui s’est fait attendre pendant des heures ! Les huit exposants ont profité de ce temps pour peaufiner leurs discours sur le thème retenu pour ce salon, biodiversité et jardin créole. Julien Vingataramin, président du pôle promotion tourisme, Clotilde Logrin et Pierre Berlet du réseau « Bienvenu à la ferme », le responsable de « Aux mille merveilles » qui vend des punchs aux fruits et notamment le plus demandé, le fameux « bwa bandé, pété bragyet », le Saintois Gérard Beaujour, venu pour la première fois avec ses produits dérivés à base de bwadenn, Lory Lurel des punch Mabi, Roland Darroso de la Coopcaf, le café Côte sous le vent, Harry Rupaire de Tropical fleurs et Corinne Noslen, de l’office du tourisme de Trois-Rivières… Evelyne Miathe et Marie-Françoise Noirit assurent l’accueil du stand que doit inaugurer le président Lurel. Mais l’actualité, c’est le rapport de la Cour des comptes qui épingle l’agriculture ultramarine, dénonce des aides trop coûteuses pour la banane et la canne à sucre, des excès qui nuiraient au développement des cultures vivrières… Un sujet qui fâche les producteurs de bananes et les grands sucriers qui ne veulent pas entendre ce discours.
« Le premier rempart économique est le tourisme »
Victorin Lurel finit par arriver, très mécontent lui aussi : « Ce sont des termes inadaptés et hors contexte », s’écrie-t-il avant de demander qu’on entame une réflexion sur la continuation ou le redéploiement des aides agricoles. Après avoir remercié, Hervé Damoiseau pour la beauté de son stand et les progrès accomplis en termes de visibilité, Victorin Lurel annonce que l’agriculture guadeloupéenne doit « prendre le virage de l’énergie renouvelable et en faire sa priorité ». Il propose aussi un plan pluriannuel pour éponger les difficultés financières de la chambre d’agriculture. Alors qu’il est en procès avec ladite chambre, il annonce être prêt à laisser tomber une somme importante… « La Région est prête à aider pour les projets de réorientation vers la diversification, l’élevage et l’agro-transformation. La base fondamentale d’une possible industrialisation du pays viendra à partir de ce que nous produisons. » Mais il demande aux agriculteurs d’avoir une vision plus globale pour soutenir le développement des gîtes ruraux, mais aussi plus de transparence. Car pour le président de Région, les agriculteurs doivent garder en tête que le premier rempart économique de l’archipel, c’est le tourisme.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
Sarkozy fait l’impasse sur les outre-mer français
Le salon international de l’agriculture a été inauguré, samedi à Paris, par le président de la République. Nicolas Sarkozy s’est promené dans les allées du salon, très tôt dans la matinée et durant deux heures, sans pour autant faire un petit pas vers le hall 7 où l’agriculture ultramarine apporte sa contribution à l’année des Outre-mer français. Une année spécialement dédiée à l’outre-mer par le même Nicolas Sarkozy.
34e participation de la Guadeloupe
Le Salon international de l’agriculture a ouvert sa 48e édition. C’est une manifestation que les paysans guadeloupéens honorent pour la 34e année consécutive.
Biodiversité et jardin créole
En quelques mots, la Guadeloupe, terroir de la biodiversité… « Une nouvelle politique voit le jour, expliquent Joël Pédurand, directeur de la chambre d’agriculture, et Julien Vingataramin, président du pôle promotion tourisme, avec la redistribution des terrains agricoles et leur augmentation. » Il s’agit de permettre aux jeunes agriculteurs de s’installer, donner un nouveau souffle, faire évoluer les mentalités pour plus de productions destinées aux marchés locaux, favoriser l’agro-transformation, « l’avenir de l’agriculture du pays ». Deux conférences seront données sur ce thème par l’ethnobotaniste, Lucien Degras, mercredi 23.
La signature du livre d’or par le président Lurel
« Une visite du stand de la chambre d’agriculture et de l’espace régional que je ne manque jamais de faire pour marquer et montrer ma considération pour le monde agricole et ses auteurs. Poursuivez vos efforts, la réussite est au bout du chemin ; la Région vous accompagne. »