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Publié par fxg

Jean-Michel Martial et Karine Pédurand au festival d’Avignon

affiche-TOMA.JPGJean-Michel Martial et Karine Pedurand ont tenu, durant tout le mois de juillet, l’affiche de La loi de Tibi, une piece de Jean Verdun, au théâtre de la chapelle du Verbe incarné en Avignon. Ce mardi, après la représentation en début d’après-midi, les deux comédiens s’installent à la terrasse d’un café, non loin du théâtre. Les yeux rivés sur l’écran de leurs smartphones, ils découvrent la critique que l’express.fr leur a consacrés : « Truculent, bousculant, rieur, malin, vif et beau comme un dieu, avec une présence à faire pâlir tous les astres de la scène avignonnaise, et une voix ronde et dorée comme un fruit africain, Jean-Michel Martial capte d’emblée le spectateur qui ne demande que ça… » Jean-Michel Martial savoure le compliment… Une gageure quand on sait que près de 1200 pièces sont jouées chaque jour dans l’ancienne cité des papes durant le festival. La pièce a su trouver son public, même si, comme pour beaucoup des spectacles du « off », les trois premiers jours ont été laborieux. « On ne passe pas trois jours difficiles, on passe trois fois un jour difficile, nuance Jean-Michel. C’est dans ces moments de quasi-intimité qu’on règle notre façon de respirer avec le public, de mieux projeter le texte... » Karine-Pedurand.jpg-copie-1.jpgIl y a quelque chose de très fort dans le texte de Jean Verdun… Tibi, conteur traditionnel, met en scène avec une ironie féroce les victimes symboliques et réelles de la misère, du colonialisme, de la mondialisation... Parmi celles-ci, la mère d’un enfant tué ; l’amour de Tibi va la rendre à la vie. Un public assiste à ces rituels à la fois morbides et merveilleux : des touristes qui paient pour cela. « Ni à la fête de l’Humanité (pour la première) où l’on entendait la musique du concert voisin, ni en Martinique où le micro est tombé parterre, aucun spectateur n’a quitté la salle », raconte le comédien. En Avignon, la salle s’est remplie de jour en jour. « C’est notre vie qu’on joue sur scène. » Avec sa longue expérience, Jean-Michel Martial sait que ses peurs comme sa générosité doivent être mises au service du rôle. Karine Pédurand dont c’était le  baptême avignonnais, se glisse dans son pas. La jeune femme a trouvé là sa « nourriture de comédienne sans pour autant être encore repue » ! Une confiance s’est établie entre les deux acteurs qui évoluent chacun dans des registres différents. Karine Pédurand s’exprime davantage avec son corps et toute la charge du texte est portée par Jean-Michel Martial. « C’est une comédienne rare, lâche ce dernier. Quand je l’ai rencontrée, j’ai vu qu’elle avait ce qu’on ne peut apprendre, la grâce. Elle ne se satisfait pas de se montrer… »
karine-pedurand-et-martial.JPGLe nez encore sur son portable, Jean-Michel Martial grimace… Karine Pédurand l’interroge du regard. La fin de la critique de l’express.fr le fait tiquer : « Seul bémol à ce spectacle sensible, l’écart d’âge entre les deux personnages. Elle, jeune mère à peine sortie de l’adolescence. Lui, qui pourrait être son grand-père… Hum… Mais peut-être cet écart n’est il pas si grand au regard des coutumes matrimoniales en Afrique ? » Avec les deux comédiens, on a envie de crier : « Césaire, Fanon, Glissant, réveillez-vous ! » Ou plutôt réveillez ce critique qui reste encore pétri d’une vision européocentrée, post-coloniale et finalement condescendante, et qui n’a pas trouvé d’autre moyen de dire à ses lecteurs que Martial et Pédurand sont des Noirs.
FXG, en Avignon
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T
<br /> Ce que les lecteurs ou spectateurs peuvent constater, c'est qu'il s'agit d'une adaptation de Jean Verdun (Mieux que nos pères) jouée par des Antillais qui se la joue "à l'Africaine" pour aller<br /> dans ce qu'ils croient être le souhait du Grand Public. Le Grand Public lorsqu'il est assez intelligent sait ce qu'est un Antillais (en général).<br /> <br /> <br /> La finesse antillaise (très fine) ne s'est pas de manière notable exprimée au théâtre. Il n'y a pas de directeur ou de vrai décideur antillais dans le monde du théâtre et il y a peu de comédiens,<br /> ce millieu "du spectacle" commence seulement à s'ouvrir un tout petit peu.<br /> <br /> <br />  <br />
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