La marche de Fabienne Elisor
Un an après la mort de Claudy Elisor, l’enquète piétine
Samedi dernier des centaines de personnes se sont retrouvées sur le macadam parisien à coté de Fabienne Elisor, ses deux enfants, Dylan, 8 ans et demi, et Océane, 6 ans, pour réclamer que justice soit faite après la mort de leur époux et père, Claudy Elisor.
Le 31 décembre 2010, lors de la fête de la saint Sylvestre, dans une salle au Blanc-Mesnil (93), Claudy Elisor avait été passé à tabac et trouvé la mort cinq jours plus tard dans un hôpital parisien des suites de ses blessures. Dans cette affaire, un individu est en prison, non jugé, et un autre est en fuite au Sénégal. La famille dénonce la lenteur de la justice malgré les promesses faites à l’époque par des responsables politiques. Comme le répète la femme du défunt : « Il est vrai qu’on nous avait dit qu’on va mettre tous les moyens nécessaire pour faire avancer l’enquête. Il est vrai que jusqu’à maintenant, on n’a pas avancé. » Un ultime rendez-vous est prévu le 11 janvier devant le juge en charge des procédures. Mais depuis un an c’est le statu quo. Maintenant Fabienne lance un appel à témoin pour débloquer la situation. C’est pour dénoncer cette lenteur que des centaines des personnes ont marché silencieusement de la Bastille à la place des Antilles, portant une rose et un tee-shirt floqué du portrait de Claudy et des pancartes avec des inscriptions : « Solidarité justice pour Claudy, un an après » ou « R.I.P Claudy Elisor que justice soit faite. Trop de violence. Retrouvez-les ». Une action pour faire prendre conscient du délai déraisonnable et de la défaillance de la justice dans cette affaire de meurtre. Mais aussi, pour dire stop a cette violence gratuite et inacceptable. Le souhait de Fabienne est d’avoir des résultats : « Je veux qu’on arrête tous ces meurtriers. On veut des résultats ». Un an après le meurtre de Claudy Elisor le dossier n'est toujours pas clos et les meurtriers courent toujours.
Alfred Jocksan
ITW Fabienne Elisor, veuve de Claudy Elisor, assassiné la nuit du réveillon 2010
La famille de Claudy Elisor, le père de famille tabassé à mort alors qu’il assurait l’organisation d’un réveillon privé l’année dernière, organisait une marche commémorative samedi dernier à Paris.
« On ne peut pas mourir comme ça »
Qu’est ce qui vous a poussé à descendre dans la rue ?
Je veux commémorer la mort de mon mari, pour ses un an et pour dire non à la violence gratuite. On ne peut pas mourir comme ça, aussi gratuitement dans le monde d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, où en êtes-vous dans les procédures. Est-ce que l’enquête avance ?
Il y en a toujours un en prison qui ne parle pas. Le témoin assisté qui a fui, en partant au Sénégal. Nous demandons à la justice de faire revenir cette personne.
Depuis la mort de votre mari, comment vivez-vous aujourd’hui avec vos deux enfants ?
Ce n’est pas évident. J’ai les enfants à élever. J’essaye de faire au mieux. Nous n’avons pas vraiment eu des aides de l’état.
Avez-vous un soutien psychologique ?
Au début, un peu. On a eu quelqu’un et pas pour tout le monde. Au début, on pensait que ca aurait été pour tous ceux qui étaient présent dans la salle, parce que tous ceux qui étaient dans la salle ont été traumatisés.
Qu’attendez-vous de la justice, après cette marche ?
On aimerait que ça avance un peu plus vite. On sait que la justice ça prend du temps. Mais dans ce cas, on a envi que ça avance. Et, aussi si quelqu’un a des informations qu’il nous la donne. Je constate que l’enquête piétine. On a rendez vous, le 11 janvier, avec le juge. Peut être que là, j’en s’aurais plus.
La majorité des personnes ont une rose blanche et le portrait de Claudy. Pourquoi ?
C’est un signe de solidarité. Je tenais que chaque personne vient avec une rose blanche pour commémorer la mort de mon mari. C’est bien, ça fait plaisir. C’est symbolique.
Propos recueillis par Alfred Jocksan