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Publié par fxg

Daniele-Jourdain-menninger-mildeca.JPGDanièle Jourdain-Menninger, présidente de la mission interministérielle pour la lutte contre les drogues et les conduites addictives,  est en déplacement aux Antilles et en Guyane du 27 au 31 octobre.

 "Il s'agit de déboucher sur de la prévention et de l'accompagnement"

Vous n'êtes ni médecin, ni juge, à quel niveau agissez-vous dans la lutte contre les drogues et les addictions ?

Notre politique d'ensemble, c'est comment fait-on pour décourager l'entrée en consommation. La compétence de la MILDECA, c'est à la fois la réduction de la demande, la prévention, et la réduction de l'offre, la lutte contre le trafic et l'application de la loi. Nous avons un rôle d'impulsion et de coordination. Il y a un plan gouvernemental et nous faisons travailler ensemble toutes les administrations, les associations, les chercheurs, tous ceux qui s'intéressent aux conduites addictives.

Quel est l'état des lieux dans les départements français d'Amérique ?

La cocaïne est moins consommée que dans l'Hexagone, mais son prix étant en baisse, ça devient un produit attractif. En matière d'alcool, le champagne est la consommation majeure aux Antilles. Les jeunes consomment moins d'alcool, moins de cannabis que dans l'Herxagone, mais on a peu d'information sur les consommations des adultes. Le baromètre santé de l'INVS élargi à l'outre-mer nous permettra d'affiner nos politiques publiques sur la réalité des consommations dès que nous aurons ses premiers résultats courant 2015.

Qu'en est-il du crack ?

En Guadeloupe, mais également en Martinique, le crack est une préoccupation forte. Le profil du consommateur de crack est un adulte de 38 à 45 ans, dans une situation physique et morale difficile et souvent à la rue. La MILDECA a d'ailleurs financé le film de Véronique et Fabienne Kanor, Un caillou et des hommes, sur ce sujet, qui est diffusé cette semaine sur la chaîne 1ère.

Quelle est la priorité du plan gouvernemental ?

Les jeunes. Je vais voir sur place quels types d'action spécifique on peut monter avec eux, compte tenu de leurs loisirs, leurs centres d'activités, leur niveau d'études, mais aussi de ce que souhaitent localement toutes les autorités. Nous discutons par exemple des plans de contrôle sur l'interdiction de vente d'alcool et de tabac aux mineurs. Nous travaillons le lien santé justice pour que le jeune consommateur soit orienté dans un circuit de soins. Nous étudions aussi avec le ministère de la justice les conséquences de ces conduites addictives sur toutes les atteintes physiques (accidents de la route et violences intrafamiliales). Il s'agit de déboucher sur de la prévention et de l'accompagnement.

Quels sont les points forts de votre déplacement ?

Nous allons mettre en place un diplôme universitaire à Fort-de-France pour la formation en addictologie. En Guadeloupe, je vais m'intéresser au phénomène des soirées festives et du carnaval pour étudier les actions de prévention qu'on pourrait davantage accompagner. En Guyane, nous regarderons de près la lutte contre le trafic, car elle est située dans une zone de trafic et de rebond des produits qui viennent de l'Amérique du Sud.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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