La pipe à 2501 euros
Luc Sonor n’est pas une « pipe »
Jean-Michel Larqué saura désormais que traiter l’ancien international de football guadeloupéen Luc Sonor de « pipe » est une injure et qu’il en coûte 2501 € TTC ! Ainsi en a décidé, il y a quelques jours, la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris à l’issue d’un procès qui s’était joué le 2 avril dernier.
Le match judiciaire entre les deux anciens internationaux a débuté sur RMC le 31 août 2008 à l’issue d’une rencontre entre l’Olympique Lyonnais et l’Association sportive de Saint-Etienne. L’ASSE a perdu. A l’antenne, Jean-Michel Larqué se met à critiquer la stratégie de l’entraîneur des Verts, Laurent Roussey, et son choix de prendre comme entraîneur adjoint le Guadeloupéen : « Ce n’est pas avec Luc Sonor qui est une pipe que le staff technique va progresser… » Ces propos étaient repris dès le lendemain sur le site Internet de la radio. Bernard Solitude, avocat en charge du département droit du sport au cabinet LDBM, a convaincu le tribunal que « en qualifiant (son client) de « pipe », Jean-Michel Larqué a employé un terme méprisant » et que si « ainsi utilisé, ce substantif ne semble pas faire spécialement référence à la fellation qu’il désigne en argot, ni au juron familier « nom d’une pipe », il évoque en revanche le sens premier du mot, attesté dès le 13e siècle et dérivé du bas-latin, signifiant gazouiller ou jouer de la flûte, qui désignait tout contenant creux, flûte, tuyau, goulot, gosier ou futaille, avant de ne plus renvoyer, à partir du 17e siècle, qu’à l’un de ces tuyaux creux, l’instrument du fumeur. »
"Incontestablement méprisant"
En conséquence, le tribunal a accepté la thèse de la partie civile : « C’est la vacuité (de Luc Sonor) que Jean-Michel Larqué entendait stigmatiser, en le présentant comme quelqu’un qui ne serait que le lieu de passage de l’air ou de la fumée et qui n’aurait aucune substance. » La défense a tenté de mettre cette sortie au bénéfice de la vivacité de ton qui peut être reconnue aux journalistes sportifs. Las, le tribunal l’a jugé « incontestablement méprisant ». Jean-Michel Larqué et Marc Laufer, directeur de publication du site rmc.fr, ont été condamnés à une amende de 500 € chacun, et à payer solidairement à Luc Sonor 1 500 € de frais de procédure et 1 € de dommages-intérêts. Luc Sonor en réclamait 25 000.
FXG (Agence de presse GHM)