La route des abolitions à la télé
Docu-fiction en rade au bord de la Route de l’abolition
Le Guyanais Alain Maline attend une réponse de France TV pour boucler le financement du premier docu-fiction consacré à la Route des abolitions et des droits de l’Homme.
C’est un docu-fiction, le premier du genre, sur la Route de l’abolition. Le projet monté par Taïnos production et le réalisateur et producteur guyanais Alain Maline a reçu le label de l’année des Outre-mer français, mais, contre toute attente, il pourrait rester en rade sur le bord de la route de l’abolition, quelque part entre Chamblanc, Fessenheim, Embermesnil, Champagney ou le fort de Joux. Car si Canal + oversea’s y a mis des billes, France Télévision a, dans un premier temps, refusé d’accompagner ce projet déjà largement avancé. Le producteur a un nouveau rendez-vous avec les dirigeants de France Ô le 7 juillet prochain… Alain Maline a décidé de raconter la route des abolitions à travers le tour de France. Jean-Michel et Véro, couple d’origine créole, incarnés par Jean-Michel Martial et Keen de Kermadec, font du cyclotourisme sur les traces de leur passé, sur cette route nommée « Route des Abolitions de l'esclavage et des Droits de l'Homme ». Passionnés de randonnées cyclistes et d’histoire, ils suivent aussi le vrai tour de France à la télévision et dans les journaux.
Mombo Jombo dans la forêt mémorielle
En même temps, à Mana en Guyane, un groupe de jeunes gens descendants d’esclaves se préparent à venir à Chamblanc, en Bourgogne, où une forêt à la mémoire de leurs ancêtres est plantée, la forêt des esclaves affranchis. Cette histoire est contée par Mombo-Jombo, l'ancêtre africain qui vivait dans le royaume des Aradas, au Dahomey ; il est incarné par Luc Saint-Eloy.
Depuis le prologue qui débute en Guyane jusqu’à la montagne Sainte-Geneviève, au Panthéon, où s’achève ce tour de France, Jean-Michel et Véro, mais aussi Mombo-Jombo racontent la lutte de ceux qui parvinrent à délivrer l’humanité de l’abomination de l’esclavage. A chacune de leur halte, des scènes historiques illustrent les conditions de vie des esclaves : elles sont jouées par les deux randonneurs et les enfants des écoles des villages-étapes traversés qui découvrent les entraves et les fers qui enchaînèrent leurs ancêtres. Par des successions de flash back, ils se plongent à l’époque de la traite et du Code noir. Puis après chaque étape, ils reprennent leur tour cycliste...
Comme les enfants de Mana, les deux cyclo-randonneurs, partis de Champagney, arrivent à Chamblanc. Enfants de la Guyane et enfants de cette France de l’Est entament alors une ronde de la liberté tandis que retentit le chœur des esclaves de Verdi. Pour paraphraser Bashung, c’est l’arrivée du tour… Jean-Michel et Véro, suivis de cyclistes amateurs venus des outre-mer, arrivent sur les Champs-Elysées avant d’achever leur périple au Panthéon.
Si avec ça, France Ô ne veut pas s’y mettre, c’est à y perdre son créole !
FXG (agence de presse GHM)