La saga du melon de Guadeloupe
Le melon IGP de Guadeloupe, hôte du Sénat
La toute nouvelle appellation IGP (indication géographique protégée) attribuée au melon de Guadeloupe a valu a ses artisans et promoteurs d’être, jeudi 28 février, les hôtes du président du Sénat, absent et adroitement remplacé par Maurice Antiste, sénateur maire du François en Martinique. Claude Boyer (photo), PDG des melons Philibon, est venu rappeler la genèse du melon aux Antilles. « Vers 1982-83, j’étais en vacances en Guadeloupe et il me passe par la tête, en voyant le terroir de la Grande-Terre, de faire du melon… » Il en parle et on le conduit chez Etienne Crane. Le paysan est dans son champ et désherbe un carré de salades. Boyer parle, parle, parle avec son accent du midi prononcé… Crane (en photo avec le president de la chambre d'agriculture de la Guadeloupe) désherbe et ne dit mot. Au bout d’un moment, le Guadeloupéen relève la tête et dit : « J’ai une exploitation à Sainte-Marguerite et j’ai ce qu’il faut pour votre essai… » Car les Guadeloupéens avaient déjà pensé au melon. Des échanges avec des agriculteurs de Rennes avaient conduit à faire des premiers essais, mais avec une espèce inadaptée, le petit-gris qui, arrivé à maturité, éclatait… Claude Boyer envoie quelques graines d’alpha et les premiers essais sont concluants. « Je prends l’avion, raconte Boyer, et j’arrive ! » Il est excité à l’idée d’avoir mis la main sur une « bombe commerciale européenne ». Et pendant que d’autres bombes petent en Guadeloupe, ils cultivent deux hectares et produisent les premières 28 tonnes qui sont exportées en mars 1984. « L’alpha s’est bien trouvé dans notre sol », témoigne Etienne Crane qui se souvient qu’on lui prédisait l’échec en raison d’un sol trop salin… Rapidement, la production passe à 100 tonnes. Avec le renfort de Sizain Bastareaud, ils arrivent à 1000 tonnes et avec Bastien Kidou, ils arrivent à 3000 tonnes. Air France remplit ses avions de ce nouveau fret. La Martinique s’y met à son tour avec Caraïbes Melonniers. Le melon de contre-saison est né.
L’IGP, c’est la suite de cette aventure et on la doit à Joseph Bassien. Il commence à penser à ce label vers 2005. Il se lance dans l’étude du cahier des charges à bâtir, puis ce sont les premiers contrôles à partir de 2009. Et, en février 2013, le melon Guadeloupe décroche son appellation IGP.
Et comme on n’arrête pas en si bon chemin, Joseph Bassien a annoncé, depuis les salons Boffrand du Sénat : « Nous allons planter du melon à Marie-Galante dans les jours à venir ! »
Pensez ! Ça se vend chez Hediard, Fauchon et même en Italie.
FXG, à Paris
En images
Bernard Guillaume, chef de cabinet de Victorin Lurel, J. Pedurand, directeur de la chambre d'agriculture de la Guadeloupe, et Marc vizy, conseiller Outre-mer a l'Elysee.
Camille Soprane, saxophoniste disciple l'Al Lirvat, et Joseph Bassien, representant des melonniers guadeloupeens.Jean-Marc Mormeck et Herve Albert, grand ordonnateur de cette soiree.Un repas senatorial pour les melonniers.Accompagne d'un chabis Sainte-Claire - Jean-Marc Brocard 2011, le croque en boule de melon.Apres l'entremet, saute de langoustine en bouillon, le carre d'agneau et friand de pomme de terre, accompagne d'un saint-emilion, Chateau Robin des Moines 2008.Et en dessert, un Montblanc aux marrons glaces, helas trop sucre. Un menu au sujet duquel le senateur Jacques Cornano "a tari d'eloges" et qui a infirme la promesse du senateur Maurice Antiste qui promettait en debut de soiree du melon en entree, en plat et en dessert !