Laurent Bignolas sur France Ô
Explô sur France Ô
A partir du mardi 27 septembre à 20 h 35, Laurent Bignolas présnte Explô
Tous les mardis, Laurent Bignolas propose deux heures de dépaysement : contrée éloignée, mode de vie surprenant, rencontres étonnantes et nature sauvage sont au menu de ce nouveau rendez-vous, le premier à donner la parole aux nouveaux aventuriers. Première escale dans le Pacifique Sud, puis ce sera en Chine…
Aux côtés d’un invité aventurier ou explorateur, Laurent Bignolas propose deux à trois escapades documentaires vers une destination abordée sous différents angles. Cette semaine, alors que le monde entier a les yeux braqués sur le pays organisateur de la Coupe du monde de rugby, Explô choisit les chemins de traverse pour découvrir la Nouvelle-Zélande. Le remarquable documentaire This Way of Life dresse ainsi le portrait intime d’une famille maorie, tandis que Tatau, le renouveau du tatouage fait le point sur cette pratique ancestrale en Polynésie française. Explô se veut aussi interactif : toute l’année, l’animateur suivra des familles qui ont tout quitté pour explorer le monde et qui partagent leurs expériences sur les réseaux sociaux (carnets de voyage, photos, vidéos…).
ITW Laurent Bignolas
" Créer un lien entre le téléspectateur et sa télévision "
Quand vous avez lâché les commandes du 19/20 en aout 2010, vous indiquiez dans une ITW à France Soir : « Il y a encore des pistes à explorer à la télévision, des programmes pour voyager, apprendre, assouvir sa curiosité. Mais il faut trouver le ton. » Avec Explô, vous auriez donc trouvé le ton ?
Depuis que j’ai lâché Faut pas rêver, je trouvais qu’on s’éloignait du public, qu’on réagissait par des modes télévisuelles. La mode était plutôt d’aller découvrir des endroits. Or, quand on voyage, on ne part jamais totalement naïf ; on part forcément avec une tonne de documentation dans la tête et, après, on peut être étonné mais non pas naïf quand on nous explique comment ça se passe. Avec Explô, il y a une nouvelle écriture…
Qu’est-ce qui va différencier Explô de magazines d’évasion comme Faut pas rêver par exemple ?
Avec Faut pas rêver, j’étais souvent en contact avec de nouveaux voyageurs et j’ai vu naître une génération de gens qui partaient parce qu’on ne pouvait pas retenir leur curiosité. Avant, certains se disaient, évoquant telle ou telle destination, ça n’est pas pour moi… Maintenant on part, à moindre frais, selon ses envies, avec divers moyens de locomotion, mais on est dans une génération de voyageurs qui se disent : pourquoi pas ? Les gens partent avec du matériel pour ramener des témoignages, partager leurs émotions, leurs découvertes. Ils ne partent pas forcément avec des connaissances professionnelles du reportage, mais peu importe ils partent… Les nouveaux voyageurs sont de nouveaux aventuriers, à bicyclette, en bateau, à cheval, en avion, en voiture, à pied, en stop… Ce sont ceux-là qu’Expô veut montrer, ceux-là à qui Explô veut offrir une tribune. L’émission montre leurs documents de voyage qui ne sont pas dans les canons du documentaires. Notre sujet, ce sont les téléspectateurs. On est enfin en train de faire de la télévision de découverte de terres lointaines qui ressemble à son téléspectateur. Il va se reconnaître dans celui qu’il voit à pied, en bateau, à voile… Et il fera peut-être les mêmes découvertes. Cette télé valorise celui qui la regarde ; on crée un lien entre le téléspectateur et sa télévision.
Vous disiez encore dans cette ITW à France Soir : « On peut faire quelque chose d’éducatif sans que ce soit nécessairement rébarbatif. Les cinq chaînes de France Télévisions laissent beaucoup de possibilités. » Ce sera donc sur France Ô…
Quand on m’a proposé de venir sur cette grille de programme et dans cette case particulière qu’est Explô, je me suis dit qu’il n’y avait qu’ici qu’on pouvait le faire parce qu’il n’y a qu’ici qu’on n’a pas de préjugés sur ce que le téléspectateur doit voir. France Ô peut innover parce qu’il y a cette liberté et aussi parce qu’elle n’est pas encore médiamétrisée et ça, c’est important.
Avez-vous réellement choisi France Ô qui est encore une chaine à l’audience confidentielle ?
Je suis né dans le service public et il était tout naturel dans la mesure où on me l’a proposé de venir sur France Ô. Il y a que là qu’on peut innover en pensant au téléspectateur sans avoir cette contrainte d’audience, justement. Elle existera peut-être plus tard mais profitons de l’instant où elle n’existe pas encore pour essayer d’apporter autre chose. Ca me rappelle l’esprit radio libre avec quelque chose de plus officiel.
Quelle image avez-vous de cette chaîne et qu’est-ce qui doit, selon vous, faire son identité au sein des 5 chaînes de FTV ?
Son identité existe depuis longtemps. France Ô est certes l’émanation de RFO avec ce caractère ultramarin qui est à la fois son âme et son carburant, mais elle la chaîne qui nous dit que la France a le bras plus long qu’on ne l’imaginait. Elle nous rappelle que la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada et le Brésil sont nos voisins. On s’en rend pas compte parce qu’on pense toujours métropole mais France Ô est tellement la télé de toutes ces France là qu’elle est la chaîne de la connaissance de l’autre donc de la tolérance. Il me semble que c’est de ça dont on a besoin aujourd’hui.
Depuis le JT de F3, on ne vous voyait plus que sur Thalassa ; allez-vous continuer ?
J’ai travaillé plus de dix ans avec Georges Pernoud ; on s’est séparé en toute franchise. La direction de France 3 m’a demandé de travailler avec lui et il m’a invité à bord. J’assure donc toujours une présence à ses côtés, à l’antenne, pour nourrir la réflexion et co-animer l’émission. Je vous l’ai dit, je suis né sous le signe du service public !
Propos recueillis par FXG (agence de presse GHM)