Le Collectifdom cogne sur France Ô
Nouvelle salve contre la ligne de France Ô
Une nouvelle salve vient d’etre tiree par le Collectifdom contre la politique de France Ô et la place qu’elle donne aux Outre-mer. Gilles Camouilly, directeur des programmes de la chaine se defend.
« Vous aviez affirmé votre volonté de voir France Ô, initialement dédiée aux Français d’Outre-mer, redevenir leur media de référence et non etre la chaîne de la diversité… Il n’en est rien. » Après le sénateur PS de la Guyane, Georges Patient, président de l’Intergroupe parlementaire de l’Outre-mer, c’est au tour du Collectifdom et de son président, Daniel Dalin, de se fendre d’une lettre à François Hollande pour se plaindre de la grille de France Ô. « A part quelques saupoudrages, France Ô continue à susciter le mécontentement général. » Gilles Camouilly, le Martiniquais, trouve ces critiques injustes, mais le directeur de l’antenne et des programmes de France Ô veut rester « factuel et honnête sur la réalité des programmes ». « Depuis sa naissance en 2005, France Ô n’a jamais eu dans son contrat d’objectifs et de moyens un objectif exclusif dédié aux outre-mer ». Gilles Camouilly égraine ensuite la liste de ses programmes à note ultramarine : Cut (la série tournée a la Réunion pour 10% du coût de grille de la chaîne), le Claudy show, « avec les plus grandes celebrites d’Outre-mer », Les îles d’en face (50 épisodes avec Firmine Richard), 45 heures de documentaires chaque mois (Outre-mer en doc, Enquête en Outre-mer, Archipel) et encore les fictions tournées outre-mer (35 heures mensuelles). « 75% des evenements audiovisuels de la chaîne sont sur des items d’outre-mer et la place de l’information est quatre fois plus importante que sur France 3 avec quatre rendez-vous par jour et 2500 heures par an ! » Il avance encore avoir fait revenir sur France Ô « les animateurs les plus célèbres d’outre-mer », Babette de Rozieres, Audrey Chauveau, Juan Massenya, Sébastien Folin, Claudy Siar…
L’avis du CSA
Le 11 septembre dernier, le CSA a rendu son avis relatif au contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions. Un avis mesuré sur France Ô : « Sa programmation devrait conduire à mettre davantage en valeur les départements, les régions et les territoires d’outremer à travers l’information, la fiction et le cinéma, les documentaires, les programmes culturels, les sports et les divertissements. Sa vocation tendant à mieux faire connaître l’outremer en permettant une relation avec l’hexagone et une ouverture sur le monde est davantage précisée. » A vrai dire, le CSA regrette surtout l’absence de mesure d’audience et des lacunes en matière d’accessibilité des programmes pour les sourds et malentendants.
Sans compter les problèmes financiers, Gilles Camouilly demande : « Quelle matière a-t-on pour faire plus » ? Certains programmes de stock sont contestés comme les telenovelas. « Le public d’outre-mer aime les telenovelas et les supprimer de la grille mettrait en péril l’audience des chaînes 1ère, car ces programmes sont communs à France Ô et aux 1ère », explique-il encore avant de mettre en garde ceux qui l’attaquent : « Mettre trop en avant sur une antenne nationale une notion communautaire serait même dangereuse pour l’avenir de la chaîne. »
La lettre de Daniel Dalin s’achève sur une note très politique quand il ecrit au président de la République : « L’équipe actuelle de France Ô, assurée de ne pas etre remplacée avant l’échéance du mandat du président [Pflimlin], méprise totalement votre souhait de voir France Ô redevenir la chaîne dédiée aux Outre-mer. »
Dans les outre-mer, seuls endroits où l’audience de France Ô est mesurée, la chaîne a trouvé son public puisque sa part d’audience atteint jusqu'à 9,6%.
FXG, à Paris
Le CSA et les Outremer 1ère
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a relevé « la contradiction qui existe entre la volonté affichée de réduire sur l’antenne des stations d’Outremer 1ère la part des programmes nationaux issus de France Télévisions tout en décidant, par l’effet d’un abaissement du seuil des programmes spécifiques à 75%, d’en augmenter potentiellement la proportion ». Il regrette donc une baisse de la production locale des programmes en Outre-mer
« Alors que 25 % du volume de diffusion devait correspondre, d’ici 2015, à des programmes produits localement, l’objectif exposé dans le projet d’avenant réduit cette proportion à 20 %. La révision à la baisse de cet objectif peut s’expliquer par la nécessité de contenir l’augmentation du coût de la grille des programmes d’Outremer 1ère dans le coût de grille total de France Télévisions. Il devrait atteindre 9,5 % à l’horizon 2015. »
Le CSA souligne encore l’importance du rôle assigné aux chaînes du réseau Outremer 1ère en ce qui concerne la promotion de l’identité régionale, l’expression des langues et des territoires et le développement de la production locale.