Le Collectifdom contre Jean-Sebastien Vialatte
Vialatte en correctionnelle devant la 17e chambre
Le 13 mai dernier, alors qu’une foule fêtait la victoire du PSG au Trocadéro, à Paris, Jean-Sébastien Vialatte, député UMP et maire de Six-Fours-les-Plages, dans le Var, avait écrit sur le réseau social Twitter : « Les casseurs sont sûrement des descendants d'esclaves, ils ont des excuses #Taubira va leur donner une compensation ! » Le message avait provoqué un tollé et deux dépôts de plainte. L’une par l’association de la Fondation du mémorial pour la traite des Noirs devant le parquet de Toulon, l’autre par le Collectifdom, avec constitution de partie civile, au tribunal de Paris. Si la première a retiré sa plainte (ce qui n’éteint pas l’action publique engagée) à la suite d’un protocole signé en juin dernier entre l’élu et Karfa Sira Diallo, president de la Fondation du mémorial pour la traite des Noirs, celle du Collectifdom, pour incitation à la haine raciale, a connu son premier épisode hier matin devant la 17e chambre correctionnelle de Paris.
Jean-Sébastien Vialatte est défendu par un avocat du barreau de Marseille qui s’était fait substituer par un confrère parisien. Le president du Collectifdom, Daniel Dalin, et Régine Privat, secrétaire générale adjointe se sont rendu à l’audience accompagnés de leurs conseils, Mes Eddy Arneton et Jules Ramaël.
Pour autant, il ne s’agissait que d’une audience de consignation. Le tribunal a fixé une somme de 800 euros à verser par le Collectifdom avant le 24 novembre prochain et donné rendez-vous aux parties pour entendre leurs plaidoiries le 20 juin prochain.
Le député avait retiré son tweet à la suite de l’intervention de Patrick Karam, ancien délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer. Par le protocole d’accord signé avec la Fondation du mémorial pour la traite des noirs, il s’est engagé à « dénoncer des déclarations racisantes qui attaquent l'unité nationale », à « oeuvrer à la déconstruction des clichés racistes qui confondent population noire, descendants d'esclaves et délinquants », et à « organiser une exposition, dans le cadre du centenaire d'Aimé Césaire, sur la mémoire de l'esclavage et un colloque », le 5 octobre prochain dans sa commune, et enfin, « initier un festival culturel annuel sur l'esclavage chaque 27 avril », date anniversaire de la signature du décret d’abolition de l'esclavage en France en 1848.
Le Collectifdom estime que « M. Vialatte doit répondre devant la justice de provocation à la haine raciale ». Me Arneton, quant à lui, a déclaré à l'issue de cette première audience : « L'absence de M. Vialatte est un manque de respect supplémentaire, nous espérons qu'il se montrera digne de sa fonction de député et qu'il viendra s'expliquer personnellement devant le tribunal. »
FXG, à Paris