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Le foot féminin aux JO de Londres
Maguy Nestoret Ontanon et Audrey Keysers en tandem pour le football féminin
Mercredi à Paris, Maguy Nestoret et Audrey Keysers, convaincues que le football aide à lutter contre le sexisme, présentaient le livre vert : « Football féminin, la femme est l’avenir du foot » pour lequel Lilian Thuram a écrit la préface. Sorti aux éditions Le Bord de l’eau, le livre se présente tel un pamphlet vert en cinq actes. C’est le premier livre à dresser un véritable portrait du football féminin en France. Un état de lieu richement documenté et une façon de dire que la femme n’est plus l’avenir de l’homme mais l’avenir du sport, plus généralement du foot après la déroute des hommes aux championnats d’Europe des nations et le super parcours des filles l’année dernière en Allemagne en Coupe du monde. Plus d’un siècle après la première participation des femmes aux Jeux olympiques et un demi-siècle après son interdiction en France sous le régime de Vichy, le football féminin revient au devant de l’actualité et pose la question de la discrimination liée au sexe. 
Et ceci au moment ou le foot féminin tricolore récolte ses meilleurs résultat et est enfin représenté dans une des plus belles compétitions au monde, les Jeux olympiques de Londres.
C e livre tombe à point nommé car défendre le football féminin et le sport féminin en général, c’est faire progresser l’égalité auprès des milliers de supporters et promouvoir une autre image de la société. Il pose une question sociétale et politique, celle de la place des femmes dans un monde d’homme.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
ITW Lilian Thuram, préfacier du livre
"La place des femmes dans notre société"
Vous avez accepté de préfacer ce livre « Football féminin, la femme est l’avenir du foot », qu’est ce qui vous a motivé ?
Réfléchir au football féminin, c’est avant tout réfléchir à la place des femmes dans notre société, leur visibilité, leur traitement et l’inégalité qui existe entre les hommes et les femmes aujourd’hui.
Êtes-vous féministe ?
Je suis quelqu’un qui essaie de travailler pour l’égalité et dénonce toutes les inégalités. Ce mot, féministe, est assez intéressant. Il montre qu’on veut toujours vous enfermer. Une stratégie assez intelligente pour certaines personnes. Chacun de nous doit interroger la société pour voir comment la rendre plus juste. Je pense que le football est son reflet. Le football est le sport roi où il y a le plus de licenciés après l’Education nationale. Je pense que c’est le lieu d’où l’on peut éduquer les enfants.
Comment expliquez-vous votre engagement pour dénoncer l’inégalité dans le sport ?
Je suis là pour questionner la société, pas pour dénoncer ce qui ce passe dans le football, mais pour qu’on puisse réfléchir tous ensembles à la situation des femmes dans notre société. Dans le football, je dirai aujourd’hui qu’il y a un peu plus de visibilité de l’équipe de France féminine. On voit qu’il y a de l’engouement et je crois qu’il faut leur donner encore plus de visibilité pour que les hommes et les mamans puissent accepter plus facilement que leur fille aille jouer au football. Avoir une éducation plus ouverte sur le rapport qu’on peut avoir entre femme et homme.
La sortie de ce livre donne un vrai coup de projecteur sur le football féminin pour les JO de Londres…
Il faut s’intéresser au football féminin parce qu’on peut y vivre de formidables émotions. Il ne faut pas comparer le football féminin et le football masculin. Le football, c’est vivre des émotions. Quand on donne à vivre ces émotions, on est pris.
Propos recueilli par Alfred Jocksan