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Publié par fxg

Confrontation "hysterique" au palais de justice de Senlis

GS est ce policier franciscain affecté aux voyages officiels et à la protection des personnalités qui avait été contrôlé en janvier 2009, alors qu’il se rendait au travail, à la gare de Creil en region parisienne. Comme il s’était enquis auprès des fonctionnaires qui lui demandaient ses papiers des raisons de ce contrôle et qu’on lui avait avancé des « critères d’extranéité », il avait été écarté de la foule présente et menotté. Après la plainte de GS, l’affaire semblait devoir s’éteindre par un non-lieu requis en septembre 2012, malgré certaines contradictions apparentes. Finalement, après que la presse s’est emparée de cette affaire, le juge a fini par organiser une confrontation.

De mis en examen à témoins assistés

Les quatre fonctionnaires de police mis en cause ont été convoqués le 20 février dernier à 11 heures pour être mis en examen. L’un d’entre eux s’est fait excuser. Le juge se serait contenté de les interroger sur le code d’entrée et de séjour des étrangers en France et sa réforme relative au contrôle d’identité. Puis, le magistrat instructeur a gentiment répondu à la demande du parquet pour qu’ils ne soient placés que sous le statut de témoins assistés.

A noter la présence d’une équipe d’Envoyé spécial au palais de justice de Senlis qui a pu en déranger certains…

A 14 heures, le policier franciscain est arrivé, rejoint par deux agents de la Surveillance générale de la SNCF (la SUGE) et de l’agent d’accueil de la SNCF, témoin des faits. A noter que cet homme dont les dépositions corroborent celle de GS, n’avait jamais jusque-là été entendu par le juge.

Les policiers ont maintenu, comme les agents de la SUGE, leur version. Mais un agent de la SUGE aurait reconnu que le Martiniquais n’avait pas été conduit dans un local après son interpellation et qu’il ne s’était pas jeté a terre…

L’audition s’est achevée à 23 heures, dépassant ainsi les délais prévus par la jurisprudence, et a donné lieu à un procès-verbal de 30 pages. La victime a eu, par ailleurs, toutes les difficultés pour que le juge et sa greffière précisent certains de ses propos.

Expertise psy et comité interministériel contre l’antisémitisme et le racisme

Quand la victime a voulu lire un texte à l’issue de la confrontation, qualifiée d’ « hystérique » par l’un de ses avocats, il a fallu encore insister. Il a exprimé sa douleur vécue et les conséquences de ce contrôle et de sa plainte sur son mental, mais surtout à son travail et pour les suites de sa carrière (vexations, refus de promotion…). Certains des policiers mis en cause n’ont pu s’empêcher de taire leurs moqueries…

Les avocats du Martiniquais ont eu nettement l’impression que le juge considérait le plaignant non comme une victime, mais plutôt comme un coupable. A tel point qu’il a ordonné que soit procédé à son expertise psychologique…

Les conseils de GS ont demandé la mise en examen des fonctionnaires mis en cause, l’audition du supérieur hiérarchique qui avait ordonné qu’on ôte ses menottes à GS, mais aussi que soit ordonnée pour les quatre fonctionnaires une expertise psychologique, voire psychiatrique. Nul doute que faute de réponse positive, l’affaire se retrouve devant la chambre de l’instruction.

Tout cela intervient au moment où s’est réuni, mardi 27 février, le comité interministériel de lutte contre l’antisémitisme et le racisme. Le plan d’actions décidé par le gouvernement a fixé un objectif principal : « S’attaquer à la formation des préjugés » en faisant une large place à l’éducation, la formation et la sensibilisation en direction, notamment « des agents de l’Etat et des personnels au contact du public »… Les policiers et les magistrats aussi ?

FXG, à Paris

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