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Publié par fxg

ITW Gaston Tong Sang, président de la Polynésie

" Gagner notre autonomie énergétique"

Tong-sang-Borloo-MLP-050.jpgProgramme parisien riche pour le président Tong Sang, présent tout au long de cette semaine à Paris. Après avoir assisté aux obsèques de Philippe Seguin aux Invalides, il a été reçu par Jean-Louis Borloo. Il rencontre ensuite Dominique Bussereau, le secrétaire dEtat aux transports, le conseiller outre-mer du président de la République, Olivier Biancarelli, le ministre de lOutre-mer, puis le ministre de la Défense et le ministre de lEducation. Vendredi, il devrait signer une convention sur lénergie thermique marine.

Quavez-vous négocié aujourdhui avec Jean-Louis Borloo ?

Le ministre dEtat nous apporte constamment lexpertise dont nous avons besoin, car notre idée est de faire de la Polynésie française la vitrine demain de tout le savoir faire des meilleures technologies françaises dans le Pacifique. Et je crois quavec 5 millions de km2, il y a de quoi faire dans le domaine de la mer, cette biodiversité qui est unique. Nous devons être lavant poste de la France dans le Pacifique pour vendre ce quon a de meilleur en faisant de nos îles des centres pilotes dexpérimentation de ces nouvelles technologies.

Concrètement, cest quoi ?

Cest linstitut de la mer qui avance, le contrat avec lADEME et, dans le domaine des énergies renouvelables, lavancée des projets qui touchent lénergie thermique des mers, la climatisation par les eaux profondes. On a déjà une petite avance sur cette technologie. Lobjectif, cest gagner notre autonomie dans le domaine énergétique. Je crois que le pari nest pas impossible, au contraire, on a des idées bien arrêtées et de la ressource. Ce qui est important, cest cette fameuse ressource deau froide en quantité incommensurable qui se trouve pratiquement à nos pieds.

Quelle échéance vous donnez-vous ?

Le ministre veut que nous avancions très vite et quon mette en place une équipe de suivi de projet et que nous fassions un point tous les trimestres au-delà des rencontres de niveau institutionnel. Nous voulons lautonomie énergétique pour 2020. Aujourdhui, cest le solaire qui se développe très vite. Nous avons déjà une dizaine dopérateurs. Nombreux toits sont déjà équipés et on va aller plus vite. Il y a dautres pistes comme lénergie thermique des mers, le vent et pourquoi pas lhuile de copra.

Disposez-vous de spécialistes localement ?

Nous sommes venus pour demander de lexpertise pour nous aider à définir très précisément les programmes.

Le ministre est daccord ?

Il est totalement daccord sur ce point.

Vous avez, par ailleurs, assisté aux obsèques de Philippe Seguin. Pourquoi avez-vous tenu à être présent ?

M. Seguin est un homme qui a marqué également la Polynésie. Il a fait ses premiers stages dans les services de lEtat. Et puis, on la rencontré, il y a un an, jour pour jour. Il avait alors prononcé un beau discours sur la gestion des fonds publics, cest justement dactualité…  Cétait un homme attachant, un homme de cœur et nous avons absolument tenu à être présent aux obsèques pour exprimer toute laffection de la Polynésieun homme dEtat qui fait honneur à la France dans le Pacifique. Nous avons voulu exprimer cette reconnaissance à sa famille et jai beaucoup apprécié léloge fait par le président de la République. française.


Tong-sang-Borloo-MLP-019.jpgITW Jean-Louis Borloo

 

« J’irai en Polynésie avant l’été »

Quel était l’objet de votre entretien avec le président Tong Sang ?

C’est en fait un suivi permanent que nous faisons. Je retrouve avec plaisir mes amis, notamment le ministre qui a été un grand acteur du Grenelle de la mer et des océans… Le président Tong Sang a porté quelques décisions, notamment celle qui veut que nous mettions ensemble des moyens au service du territoire pour assurer une meilleure surveillance maritime par un système déclaratif. Nous suivons le dossier de l’institut de la mer ; nous suivons la mise en place de l’archipel France Polynésie qui est issu du Grenelle de la mer et puis, il faut dire surtout ou presque, toute la révolution énergétique de la Polynésie. Le président veut l’autonomie énergétique, tout simplement. C’est ça la stratégie ! Ca va des accords avec l’agence des économies et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) qui ont bien avancé depuis un an, les travaux  sur la mise en place d’une agence de l’urbanisme, la discussion sur les tarifs de l’énergie pour inciter au développement de l’énergie renouvelable sur l’ensemble de la Polynésie. Le président souhaite à juste titre une agence polynésienne de l’énergie, mais c’est à lui de le dire… Nous nous sommes mis d’accord pour un processus de soutien et de cofinancement dont le périmètre est à définir assez rapidement. C’est absolument vital. Et puis nous avons évoqué le sujet de l’énergie marine.

Il est question d’une convention entre votre ministère et la Polynésie, où en est-ce ?

Une convention que nous soutenons et que j’espère, nous soutiendrons au titre du financement expérimental et au titre des aides fiscales nécessaires, sachant qu’on l’a fait déjà sur un autre dossier, celui de la défiscalisation de la partie énergie autonome de Tetiaora. C’est bizarre, je m’y sens chez moi sans y être jamais allé…

Allez-vous justement vous y rendre ?

As soon as possible ! Je pense vraiment qu’on a un point opérationnel à faire aux alentours du printemps. Parce que ce qui est bien, ce n’est pas d’y aller pour y aller, ce n’est pas le propos. En revanche, je crois absolument mordicus que pour la France, c’est vital qu’on réussisse. Je crois vraiment que la France est un des pays industrialisés quoi réussit le plus vite en ce moment sa révolution écologique. Avec plein de difficultés, bien sûr, mais à une vitesse folle. Les consommateurs, les producteurs, les organisations syndicales, les collectivités… Je regardais encore les chiffres des énergies renouvelables métropole outre-mer : 298 % d’augmentation l’année dernière et on va vers 2000 %. Il y a des choses où on avait un retard considérable et sur lesquelles on va à une vitesse folle. Je suis convaincu que la France peut être le premier pays industrialisé à avoir une stratégie vraiment durable partout ! La Polynésie, comme la Réunion ou les Antilles, mais spécifiquement la Polynésie et la Réunion ont les hommes politiques, les porteurs de projet. On sent cette envie, cette évidence… En tout cas, j’irai en Polynésie avant l’été.

Vous changez d’interlocuteur souvent avec la présidence polynésienne, n’est-ce pas gênant pour vous ?

Ben… Finalement, heu… Oui. Mais ça change suffisamment vite pour qu’on ait l’impression que ce sont les mêmes (rires).

Propos recueillis par FXG, agence de presse GHM


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