le président Haïtien, Michel Martelly, au fort de Joux
Michel Martelly se recueille dans la cellule de Toussaint Louverture
Le président Martelly était au fort de Joux, le 1er novembre dernier.
"Je viens ici ému, la gorge nouée, mesurer le prix du courage, des convictions, des déterminations d'un homme." Michel Martelly est le premier chef d’Etat en exercice à se rendre en visite officielle au fort de Joux dans le Jura, ce haut-lieu d’histoire où, le 7 avril 1803, s’achevait la vie de Toussaint Louverture.
La délégation haïtienne, forte de plus de 35 personnes dont Sophia,l’épouse du président et deux ministres, Duly Brutus, ministre des Affaires étrangères et des Cultes, et Wilson Laleau, ministre de l’Economie et des Finances, et les ambassadeurs d’Haïti en France, en Belgique et auprès de l’ONU à Genève. A la demande du président Hollande, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin accompagnait le président haïtien.
Philippe Pichot, chef de projet du Fort de Joux, a expliqué au président Martelly l’histoire de l’arrivée, de la détention et de la mort de Toussaint Louverture. L’émotion était à son comble, et particulièrement visible chez le président haïtien dans la cellule de Toussaint Louverture quand ce dernier a dévoilé une plaque commémorative. Les autorités haïtiennes et françaises ont déposé des gerbes au pied de la stèle et du buste de Toussaint Louverture installés devant l’entrée de la cellule avant de marquer une minute de silence.
Cette visite récompense l’initiative de la Communauté de communes du Larmont (et maire de Pontarlier) qui, dès 2011, a lancé l’invitation au président Martelly. Son Président, Patrick Genre, a rappelé dans son discours que "le fort de Joux a été le premier lieu de mémoire lié à l’esclavage et son abolition et ceci, un siècle avant la loi Taubira de 2001". Dès 1901, une cérémonie y était organisée à l’occasion de la pose d’une plaque commémorative. En 1927 une grande manifestation y accueillait le général Nemours, représentant d’Haïti à la Société des nations, qui déposait dans la cellule de Toussaint Louverture le drapeau haïtien. En 1937 une rue Toussaint-Louverture était inaugurée à Pontarlier. En 1954 une stèle mémorial y était installée. En 1972 les deux lycées professionnels fusionnaient et prenait le nom de Toussaint Louverture. En 1983, 1989 et 1998 d’autres manifestations avaient lieu et, en 2003, d’importantes commémorations ont marqué le bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture. Patrick Genre concluait son propos en rappelant que cette visite surgissait "comme une récompense pour tout l’effort déployé depuis un siècle et qui consacre définitivement le fort de Joux comme lieu de mémoire national et international".
La Ministre Pau-Langevin prenait la suite en soulignant la place de Toussaint Louverture dans l’histoire "pour que les droits de l’homme ne soient pas seulement ceux de l’homme européen".
Michel Martelly concluait alors les allocutions en lançant à l’assistance : "Toussaint Louverture a muri le grand rêve de la liberté. Il a compris que l'avenir des peuples réside dans leur capacité à se libérer mentalement par l'éducation et à dialoguer pour se comprendre. Il est mort loin de nous, il nous a créés, il nous a laissé une patrie, nous lui devions de venir."
Les deux hymnes nationaux, français et haïtien, ont clôturé la cérémonie. En attendant la visite du président Hollande !
FXG
En images
Philippe Pichot raconte l’arrivée de Toussaint Louverture au fort de Joux à S.E.M. Michel Joseph Martelly, président de la République d’Haïti.
Patrick Genre, président de la Communauté de communes du Larmont remet à S.E.M. Michel Joseph Martelly, président de la République d’Haïti un tableau allégorie de Toussaint Louverture
Dépôt de gerbes par Michel Martelly et George Pau-Langevin.