Le programme présidentiel d'EELV pour l'Outre-mer
Le programme d’Europe Ecologie/Les verts pour l’Outremer
103 pages de programme présidentiel viennent d’être publiées par Europe Ecologie/Les verts. Cet opus intitulé « Vivre mieux vers la société écologique » a été rédigé par le Conseil d’orientation politique d’EELV dans lequel siège le Guadeloupéen Jean-Jacob Bicep, délégué national aux Régions et Collectivités d’outre-mer. Pour rédiger la partie qui le concerne, il a indiqué avoir procédé à une série d’échanges avec les secrétaires régionaux du parti en Guadeloupe, Guyane et Réunion, avec Garsin Malsa en Martinique et avec les associations écologiques du Pacifique où le parti n’a pas de structure constituée. La première référence à l’outre-mer est la mise en avant de sa biodiversité, la deuxième propose la suppression des niches fiscales et la troisième évoque « des territoires solidaires dont la Corse et l’Outremer ». Enfin, le chapitre 8, sous le titre « Outremer : en finir avec la république coloniale, vers la responsabilité et le développement durable », propose le regard des écologistes sur la situation des territoires et 21 propositions.
EELV remet en cause les politiques publiques depuis 1946 et propose une alternative avec « un plan de rattrapage pour promouvoir un développement soutenable, autonome et centré sur la zone géographique de chacun des territoires ».
Dans le domaine économique, EELV propose, grâce à la création d’une « banque publique régionalisée d’investissement », de « réorienter la défiscalisation vers les investissements en matière d’agro-transformation (passer de 20 à 50 % du taux de couverture alimentaire en 20 ans) et d’énergie renouvelable (atteindre 90 % d’autonomie en 10 ans). L’octroi de mer sera mis au service du développement durable en « pénalisant les produits dont l’empreinte écologique est élevée ». Le « modèle agro-exportateur » (sucre et banane) devra laisser place à une agriculture de « souveraineté alimentaire ». Une réforme foncière permettra un « accès équitable à la terre », le « contrôle du tourisme résidentiel » et la diversification des productions. Evidemment, l’Etat reconnaîtra « ses responsabilités sanitaires et environnementales comme dans l’affaire du chlordécone ». En matière d’organisation administrative, EELV veut « reterritorialiser » le recrutement des fonctionnaires, assurer la continuité territoriale (« aller et venir à des conditions de sécurité, de prix et de confort satisfaisantes entre la métropole et les collectivités »). Les étudiants trouveront dans les grandes villes universitaires une « maison des originaires des outremers ». Les décrets d’application de la loi Taubira pour un jour férié national en souvenir des victimes de la colonisation et de l’esclavage seront publiés. Concernant la Polynésie, EELV promet la révision des décrets d’application de la loi sur les conséquences des essais nucléaires. De même, les écologistes veulent reconnaître le droit des peuples autochtones à la propriété foncière collective et leur droit à être consultés.
EELV prône une réforme institutionnelle « profonde » avec un « cadre fédéraliste différencié ». Il s’agit de « rattraper le retard pris volontairement par la droite sur l’application des accords de Nouméa, en Kanaky-Nouvelle-Calédonie » ou de revenir sur « la disposition constitutionnelle qui prive les Réunionnais de toute possibilité d’évolution dans la République ».
Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle devrait se rendre dans les trois départements français des Caraïbes courant février.
FXG (agence de presse GHM)