Le réseau des Talents de l'Outre-mer
ITW Yola Minatchy, présidente du réseau des Talents de l’Outre-mer, lauréate en 2005, avocate internationale au barreau de Bruxelles
« Ré-enchanter la fraternité et la solidarité nécessaires à l’économie des outre-mer »
Comment est né votre réseau ?
C’est une idée que j’ai eue avec le president d’honneur du CASODOM, Georges Dorion, qui organise depuis 2005 l’opération des Talents de l’Outre-mer. Cérémonies après cérémonies, nous nous sommes constitués comme véritable potentiel de ressources humaines issues de tous les Outre-mer, de grande importance et de grande qualité. Notre objectif n’est pas seulement d’etre une vitrine des 95 talents que nous rassemblons, nous souhaitons apporter notre contribution au nivellement par le haut de nos sociétés ultramarines.
Comment vous y prenez-vous ?
Mous menons plusieurs actions sur différents supports comme notre site Internet, www.talentsoutremer.fr. Nous offrons des modèles de parcours d’excellence à suivre. Nous présentons les écoles par où nous sommes passés, nos métiers et par ailleurs nous proposons un service d’offres d’emplois et de stages. Par ces actions, notre association essaie de ré-enchanter une certaine idée de la fraternité et de la solidarité nécessaires à l’économie des outre-mer.
Ne jouez-vous pas aussi un rôle de think tank, de club de réflexion ?
Nous proposons aussi des modèles de développement pour les outre-mer et nous participons ainsi a la réflexion générale. Nos brunch-débats sont désormais institués. Nous avons tenu le premier en février avec Sophie Elizéon sur le thème de l’égalité des chances. Le prochain accueillera en juin l’avocat international guadeloupéen Jean-Claude Beaujour pour parler outre-mer et mondialisation. Michel Barnier, en septembre, viendra échanger avec nous sur l’outre-mer et l’Europe, puis en janvier de l’année prochaine, Maryse Condé débattra avec nous de la question de l’identité.
Vous sortez le premier numéro des « Cahiers des talents de l’Outre-mer », joli titre césairien… De quoi s’agit-il ?
Nous publions cette revue pour atteindre les ultramarins en difficulté dans nos îles. Pour leur dire que le chômage et les minima sociaux ne sont pas une fatalité. Nous proposons la découverte de parcours de talents d’Outre-mer d’origine modeste, avec des parents souvent non universitaire… Des personnes qui, au prix d’un effort de travail, ont réussi à réaliser leurs rêves professionnels alors qu’ils auraient pu se croire interdits, exclus de toute réussite. Ces profils dans lesquels la jeunesse des outre-mer peut se reconnaître, représentent plus de la moitié des membres qui constituent notre réseau !
Propos recueilis par FXG