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Publié par fxg

Le Sénat adopte la loi anti-obésité

« Le sucre a écrit les premières pages de l’histoire de la Guadeloupe. Plus de trois siècles après, il nous réunit pour mettre fin à une autre injustice : celle de l’inégalité entre consommateurs.… » Le sénateur PS Félix Desplan était en verve, hier, lors du débat sur la loi anti-obésité relative à la qualité de l’offre alimentaire dans les Outre-mer. Le texte a recu le soutien des groupes Vert, PC, PS, Radicaux et UDI. Le groupe UMP s’est partagé entre abstention et vote favorable pour certains. Il n’y a pas eu de détail des votes.

La mère de ce projet de loi, la députée de Guadeloupe, Hélène Vainqueur-Christophe, a salué la quasi-unanimité du vote et l’absence de « tergiversations ou d’opposition tant les fléaux de l’obésité et du surpoids sont prégnants sur nos territoires ». Pour exemple, a déclaré le Martiniquais Maurice Antiste à la tribune, « en Martinique, le constat est très inquiétant avec un enfant sur quatre atteint d’obésité » et a rappelé a titre d’illustration qu’ « une canette de soda contient 14 grammes de sucres ajoutés en Martinique contre 10 grammes sur le territoire métropolitain ; idem pour un yaourt qui contient 15,8 grammes de glucides dans l’hexagone contre 20 grammes en Guadeloupe ».

Le texte est le même que celui qui a été adopté par l’Assemblee nationale fin mars. Seule nouveauté, le ministre des Outre-mer a commenté la liste des quelque 300 produits concernés par le texte et a apporté un point de distinguo entre les notions de date limite de consommation et de date limite d’utilisation optimale (DLC et DLUO). S’il s’est montre favorable a ce point, le sénateur du François s’est inquiété du risque d’augmentation des prix des yaourts importés…

La loi qui, après un passage en commission mixte paritaire, pourrait etre promulguée prochainement, aligne les taux de sucre dans les yaourts, sodas et glaces entre ceux qui sont produits ou commercialisés dans l’Hexagone et ceux qui sont produits ou commercialisés dans les outre-mer. La loi harmonise aussi la durée de vente des produits lactés en limitant cette durée à trente jours apres leur fabrication alors que, jusqu'à présent, les producteurs de l’Hexagone disposaient de deux mois.

Par ailleurs, la loi favorise, à qualité égale, l’accès aux marchés de restauration collective des produits frais locaux. « C’est une véritable avancée juridique, à la hauteur des enjeux de développement des Outre mer car la préférence locale ne se fonde pas sur des lobbies mais sur la stricte application du cadre législatif et réglementaire », a déclaré le Guyanais Jean-Etienne Antoinette.

Dès sa promulgation, les producteurs de yaourts et autres produits concernés auront six mois pour proposer des productions conformes à ce texte. « Cette loi signifie la fin d’un régime d’exception intolérable qui faisait que, dans les Outre-mer, pouvaient etre commercialisés des produits qui étaient périmés dans le reste du territoire », s’est félicité le sénateur PS de la Réunion Michel Vergoz.

FXG, à Paris

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