Les nouveaux marches de LADOM en Ile de France
La première promotion des stagiaires AFPA de LADOM essuie les plâtres
Les nouveaux marchés formation emploi de LADOM passés avec l’AFPA ne prennent pas en compte l’hébergement et la nourriture des stagiaires.
Une situation due à l’urgence dans laquelle ces marchés ont été signés et qui ne sera corrigée qu’en 2014.
Mauvaise surprise pour Géraldine (a gauche sur la photo), Damien, Florian et Fadila (a droite), le mois dernier, quand la direction de l’AFPA de Meaux où ils suivent, depuis le 3 décembre jusqu'à la fin août, une formation de géomètre topographe, leur apprend que le contrat qu’ils ont signé pour leur hébergement, leurs repas et leur passe « solidarité transport » est annulé unilatéralement. Ces jeunes gens sont réunionnais pour les trois premiers et guyanaise pour la dernière. Ils ont intégré cette formation par le biais de l’agence de mobilité d’outre-mer (LADOM) qui a organisé leur venue dans l’Hexagone. Ce contrat caduc leur assurait la prise en charge complète de leur chambre au foyer de l’AFPA (d’une valeur de 200 €), le financement de tickets repas d’une valeur de 7 € à hauteur de 4,10 € et une carte de transport valable dans 5 zones de la region parisienne dont la valeur au plein tarif est de 113,20 € par mois). Désormais, les stagiaires doivent avec leurs 700 € d’allocation mensuelle (le RSA + le complément mobilité versé par LADOM) payer leur chambre, leurs repas et leurs transports. A quoi Fadila ajoute, par mois, 37 € de mutuelle, 20 de téléphone et 24 de lessives. « Sans compter les consultations médicales », ajoute la jeune guyanaise. Evidemment, quand ils ont appris cela, ils ont tous refusé de signer le nouveau contrat et ont alerté leur conseillère référent à l’agence parisienne de LADOM dont ils dépendent. « Celle-ci, raconte Géraldine, nous a dit que LADOM est informée de cette situation, qu’elle ne peut rien faire, mais qu’avec 700 €, on peut vivre. Elle ajoute que LADOM paye 16 000 € pour la formation, qu’il n’y a donc pas de quoi se plaindre. »
Différence de statuts entre ultramarins et métropolitains
« La seule consolation, avance Géraldine, c’est que l’année prochaine, les futurs stagiaires ne paieront plus leur chambre… » Les quatre futurs topographes géomètres ne sont pas les seuls concernés par ces conditions de prise en charge puisque quelque 90 stagiaires domiens sont inscrits sur ce marché mobilité formation emploi (MFE) passé entre LADOM et l’AFPA en Ile de France. Mais, ce n’est qu’à Meaux que le centre AFPA a commis une erreur, confondant le statut des quatre stagiaires de LADOM avec celui des stagiaires dépendant d’un autre marché passé, lui, pour le compte de la direction générale de l’emploi et la formation professionnelle (DGEFP). Viviane Naquin, responsable de l’agence parisienne de LADOM, a confirmé cette confusion faite par la direction de l’AFPA de Meaux. Elle explique aussi pourquoi les conditions d’accueil des ultramarins de la filière MFE diffèrent de celles qui sont offertes aux métropolitains et ultramarins de la filière DGEFP et de celles qui seront offertes l’an prochain à la prochaine promotion de stagiaires MFE. « Apres le contrôle de LADOM par la Cour des comptes de 2012, nous avons du mettre nos formations en conformité (notamment celles qui étaient financées directement par le ministère de l’Outre-mer, NDLR), en lançant des appels d’offres. L’AFPA a obtenu le marché en Ile de France et nos stagiaires 2013 n’ont pu être traités en temps voulu. Nos procédures n’ont pas été finalisées et malheureusement, ils essuient les plâtres… »
Toutefois, rappelle Viviane Naquin, les stagiaires bénéficient d’une aide à l’installation de 800 €. En l’occurrence, de l’aveu même de Mme Naquin, « l’incident à Meaux a permis de se rendre compte que les quatre stagiaires n’avaient touché que 400 € et leur situation a été réglée vendredi 1er mars. » Les cartes de transport ont pu aussi être préservées. « Les choses sont rodées désormais, conclut Viviane Naquin, et le partenariat entre LADOM et l’AFPA qui a maintenant une sensibilité outre-mer, est solide. »
FXG, à Paris
Viviane Naquin : « L’accompagnement au niveau de LADOM doit être de qualité car c’est un outil au service des jeunes. »
La chaîne de mobilité
L’offre de formations de LADOM est construite en lien avec les besoins identifiés dans les territoires d’Outre-mer. Les conseillers d’insertion positionnent leurs publics sur des formations qui permettent une réelle insertion professionnelle. « LADOM, explique Viviane Naquin, prend en compte les attentes des candidats et les traduit en compétences par des actions de formation ou d’alternance durable, avec des personnels qualifiés, des crédits corrects que l’Outre-mer utilise à bon escient. On fait un CAP en neuf mois contre deux ans dans l’Education nationale ! »
Les candidats intéressés par une formation finalisent dans leur territoire leur dossier administratif et financier, ont des entretiens et passent des tests. LADOM prend ensuite en charge le billet aller-retour et s’occupe de l’accueil et de trouver l’hébergement. « Tant qu’on n’a pas d’hébergement disponible, le stagiaire ne part pas », assure la responsable de LADOM Paris. Après la formation, le stagiaire bénéficie d’un accompagnement de six mois.
Il existe neuf centres de LADOM dans l’hexagone et un dans chaque territoire d’Outre-mer.
Les quatre filières de formation
Le millier de stagiaires de LADOM Paris, en 2013, sont repartis dans quatre filières de programmes de formation : le programme de mobilité formation qualifiante avec l’AFPA (90 stagiaires MFE et 200 DGEFP) ; les actions partenaires (emploi direct – 50 - ou formation en alternance – 100) ; les programmes régionaux (Ile de France – 70 – Outre-mer – 200) ; les formations sanitaires et sociales avec les instituts de formation en soins infirmiers et l’IFCASS (330)
Un taux d’insertion encourageant
Le taux de validation des diplômes pour l’année 2011 a été de 70 %. 95 % des stagiaires de la filière sanitaire et sociale ont trouvé un emploi, comme 70 % de ceux qui ont bénéficié des conventions avec la Région Ile de France et, dans la filière des actions partenaires, il n’y a eu que 4 % de ruptures de contrat. Au moins 50 % d’emplois à l’issue de l’alternance sont attendus avec les entreprises partenaires que sont la SNCF (50 jeunes attendus de la Réunion cette semaine et 200 candidats dont 50 éligibles pour les Antilles et la Guyane à compter du mois de septembre), Veolia, GDF (avec Wallis-et-Futuna, la Calédonie, la Polynésie et la Réunion), la branche sécurité (qui a accueilli la semaine dernière, via LADOM et le CNARM, 143 adjoints de sécurité venus des cinq DOM et affectés dans la police nationale en Ile de France), et encore la branche esthétique et cosmétique.