Les petroliers et le decret Lurel
Les pétroliers confrontés au projet de décret carburant de Lurel
« Il n’est pas question d’avoir plus de 12 % de rentabilité, pas question d’avoir cet écart de 15 à 30 centimes hors taxe entre les prix hexagonaux et les prix de nos régions. » Voilà ce que disait mercredi le ministre des Outre-mer, en amont de la réunion tenue par son conseiller, Thierry Dahan, avec les représentants des compagnies pétrolières, jeudi après-midi au ministère des Outre-mer (le ministre était à Lille au moment de la réunion pour un hommage à Pierre Mauroy). Cette rencontre qui faisait suite à une précédente, vendredi dernier, a duré près de quatre heures. L’enjeu pour Lurel, c’est renégocier le décret Penchard. « Il faut faire la lumière sur les marges dans ce secteur, marges de raffinage et marges de stockage. » Aucun représentant des compagnies pétrolières n’a voulu s’exprimer à l’issue de la rencontre. L’un d’eux s’est même amusé à jouer les étonnés : « Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler... » Il avait sous le bras une pochette annotée « projet décret »… Seul Patryck Peru-Dumesnil de la SOL Guyane, a déclaré de façon informelle : « On n’est jamais contents quand il y a des changements si drastiques qui ne serviront jamais á rien. » Un autre a concédé laconiquement : « On s’est fait présenter le projet de décret. »
Lors de la réunion de vendredi dernier, les pétroliers ont dit, selon le ministre, « leur point de vue, leur analyse, leurs désaccords ». Lurel veut réformer ce décret pour « améliorer les rapports avec les pétroliers ». C’est-à-dire que e gouvernement voudrait connaître les frais de trading, de négociations internationales, le volume raffiné importé, et les prix du brut à l’importation, afin d’établir des « marges raisonnables ». « Comment peut-on avoir deux taux de rentabilité que ce décret a organisés, s’agaçait la veille encore le ministre. Ce décret, c’est du n’importe quoi. »
Si du côté des pétroliers, la consigne a été de ne rien révéler des discussions. Côté ministère, on concède tout juste que la discussion est ferme, mais qu’elle avance... Aucun autre rendez-vous ne semble avoir été pris. Les prochains acteurs qui seront reçues, sans doute la semaine prochaine, les associations de consommateurs.
FXG, à Paris