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Publié par fxg

Quatre présidents pour une « autonomie locale économique »

Josette Borel-Lincertin, Rodolphe Alexandre, Serge Létchimy et Didier Robert réunis lors de la conférence sur les enjeux du développement.

4-pdts-DROM.jpgC’était le plateau le plus couru de la quinzaine de conférences qui se sont succédé durant la Journée Outre-mer développement. Les quatre présidents des Régions d’Outre-mer ont tous exprimé un besoin d’autonomie. « Comment repenser l’économie ? » a commencé la Guadeloupéenne Josette Borel-Lincertin. « Est-il possible d’assumer la nécessaire mutation économique ? », a poursuivi le Martiniquais Serge Létchimy pour poser la problématique. « Il faut changer de modèle », a affirmé le Réunionnais Didier Robert qui a plaidé pour « une émancipation économique réunionnaise ». Le Guyanais Rodolphe Alexandre n’a pas dit autre chose quand il a parlé, certes au passé, de « la Guyane, pays inféodé ». « On y pille, a-t-il dénoncé, 20 tonnes d’or et 10 de poissons par an », avant de réclamer pour son] pays, « une autorité capable de discuter avec ses voisins pour développer une politique endogène ». Bref, quasiment des compétences issues de l’article 74… « Alexandre est très riche, a ironisé le Martiniquais, il est comme le Portugal ; il a de l’or et du pétrole ! » La boutade servait sa démonstration en faveur des habilitations : « Des politiques différenciées sont nécessaires. » Josette Borel-Lincertin a témoigné de l’utilisation des habilitations, ce dispositif créé par l’article 73 nouveau de la Constitution et que la Guadeloupe a été la première à expérimenter.

« Depuis deux ans, a déclaré la Guadeloupéenne, nous disons la loi ». Une réalité en matière de transport, d’énergies, de formation professionnelle… La présidente Borel-Lincertin a ainsi annoncé l’inscription du « projet de société guadeloupéen » dans l’acte III de la décentralisation. » La Martinique a fait aussi ses demandes d’habilitation pour gérer totalement la biodiversité, le transport et l’énergie. Cette derniere vient de lui etre dévolue… 

Club cesairien

Alexandre.jpgRodolphe Alexandre, chef de file des pro-73, lors du référendum, a surpris en parlant de son souhait de relancer le débat de 2010 : « Nous aspirons à un nouveau système institutionnel. Nous avons choisi un 73+ qui prépare notre avenir, pourquoi ne pas aller jusqu’à l’autodétermination ? » Il a pris soin de préciser toutefois que la Guyane devait rester dans la République… Il faisait ainsi écho aux déclarations du président du conseil général de Guyane, soutien déclaré du 74, Alain Tien Liong, lundi dernier à la sortie d’une réunion des exécutifs des collectivités territoriales avec le ministre des Outre-mer. Didier Robert, qui exclut toute évolution institutionnelle ou statutaire, réclame un « nouveau paradigme apres la fin des modèles actuels » : « La politique de la pêche ne peut être décidée à Bruxelles sans nous ; la défiscalisation ne peut être décidée à Paris sans nous… Les pôles de décision doivent être ramenés au niveau local. » Nouvelle salve d’applaudissements. « On ne peut développer un pays sans faire peuple », a renchéri Serge Létchimy. Il a salué l’entrée de l’UMP Didier Robert « au club césairien » avec ce que le Réunionnais appelle « émancipation », Rodolphe Alexandre, le « 73+ » et les habilitations que la Guadeloupe expérimente. Des bravos montent encore de la salle. Les Outre-mer doivent etre capables de définir et mettre en œuvre leurs plans d’action. C’est ce que le président Robert attend lui aussi de l’acte III de la décentralisation. Serge Létchimy a trouvé la formule adéquate : « Le droit à la différence n’est pas incompatible avec le droit à l’égalité, et ce n’est pas faire injure à la République une et indivisible. »

FXG à Paris

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