Les Réunionnais de la Creuse à l'Assemblée nationale
Une résolution de l’Assemblée nationale pour les Réunionnais de la Creuse
Le groupe socialiste de l’Assemblée nationale va demander mardi à ce que la connaissance historique de l’affaire des Réunionnais de la Creuses soit « approfondie et diffusée ». Ericka Bareigts qui est à l’origine de cette résolution qui sera soumise au vote des Parlementaires, considère que « l’État a manqué à sa responsabilité morale envers ces pupilles, et demande à ce que tout soit mis en oeuvre pour permettre aux ex-pupilles de reconstituer leur histoire personnelle ». C’est une mesure symbolique qui ne cherche pas de réparations financières, mais qui a pour elle de tenter de porter à la connaissance du plus grand nombre, cette politique migratoire dont furent victimes des enfants réunionnais entre 1960 et 1982. Arrachés à leurs familles, souvent pauvres, ces enfants ont été confiés dans des institutions de type orphelinat dans les régions rurales de la Creuse ou de la Lozère. Toute relation, même épistolaire, avec leurs familles d’origine avait été proscrite, avec les déchirures et déstructurations mentales que l’on peut imaginer et dont nombre de ces enfants devenus adultes continuent de témoigner.
Quoique dès 1968, la DDAS de la Creuse ait demande un arrêt du programme « en raison des difficultés d’adaptation des jeunes réunionnais » ; quoique, en 1972, le préfet de Lozère ait souligne que « les pupilles positionnés par l’administration l’ont été sur des secteurs économiques obérant leurs chances d’insertion professionnelle, plaçant le programme en échec patent vis-à-vis de ses objectifs affichés » ; enfin quoique, en 1975, le directeur général de la santé s’étonnât auprès du préfet de La Réunion que l’on entende « solutionner le problème démographique réunionnais via la migration de quelques centaines d’enfants », il faudra attendre un rapport de l’inspection générale des affaires sociales, rendu en octobre 2002, à la demande d’Elizabeth Guigou, ministre de l’Emploi et de la Solidarité, et la dissolution du BUMIDOM pour voir enfin cesser cette déportation d’enfants dans l’Hexagone.
L’opération lancée par la députée réunionnaise a déjà fait mouche, puisque le quotidien Le Parisien dans son édition du dimanche 16 fevrier, y consacre un grand papier.
La résolution sera examinée et débattue ce mardi apres la séance de questions au gouvernement.
FXG, à Paris