Les Uns ans de Lurel à Oudinot
Premier anniversaire de Lurel rue Oudinot
Voilà un an que l’ancien député et président de région Guadeloupe occupe le ministère de la rue Oudinot. Hollande et Ayrault ont promis à Lurel pour qu’il accepte le job, que les Outre-mer seraient prioritaires comme la Sécurité et l’Education nationale. Voilà donc le ministre Lurel parti sur les chapeaux de roue. Le 25 juillet 2012, il présente en conseil des ministres le projet de loi vie chère qui sera promulguée a la fin 2012. Il négocie, signale-t-il, avec les compagnies pétrolières, pour réformer le décret Penchard-Jégo qui fixe les tarifs du carburant… Fin septembre, il se paye le luxe de présenter un budget en hausse de 5 % avec une défiscalisation sauvée. Le 10 decembre, lors de la restitution nationale des conférences économiques et sociales d’Outre-mer, Ayrault vient annoncer qu’il prolonge les bonus salariaux déchargés. Lurel est à la fête ! Certains patrons domiens vont même jusqu'à dire qu’il est un des seuls ministres, avec Valls, à tirer son épingle du jeu… Mais fin décembre, le Conseil constitutionnel met hors la loi la part variable de 4 % du revenu défiscalisable. Le 3 janvier, Hollande affirme sur le réseau des chaînes 1ere : « Rien ne sera perdu ! » Le ministre met en branle le chantier de la réforme fiscale qu’Ayrault lui a confié. Fin février, le Conseil constitutionnel, encore saisi par l’UMP, est à nouveau sur la route de Lurel. Les sages invalident la prolongation des bonus Bino et Cospar, cavalièrement inclus au projet de loi portant creation des contrats de génération… Consolation en mars avec l’adoption de la loi sucre par l’Assemblée nationale et, en avril, au Sénat qui permet d’adopter enfin la prolongation des bonus. Ouf. Côté défisc, Lurel avance ; il a un calendrier, un comite de pilotage, une instance de consultation et trois scenarii. L’un d’eux, merveilleux, propose des plafonds de défisc à 30 ou 40 000 euros. Au passage, le ministre des Outre-mer laisse comprendre que d’ores et déjà, son prochain budget sera en baisse de 150 millions d’euros.
Aux obsèques d’Hugo Chavez, Victorin Lurel a appris à ses dépens comment parler à la presse nationale. Il a fait le buzz ! Une phrase sur la dissolution de l’ODEADOM, lâchée un peu plus tôt devant les députés, et les projets européens de réforme du POSEI provoquent certain émoi dans les filières agricoles ultramarines. A l’approche de l’examen de la loi de modernisation agricole dont le volet outre-mer est le prochain chantier de Victorin Lurel, la position du ministre devient moins confortable… En juillet, on connaîtra la réalité de la réforme fiscale avec un Bercy, discret, qui penche en faveur d’un crédit d’impots, dont ne veulent absolument pas les élus et les socioprofessionnels des outre-mer. La rentrée de septembre, avec un budget attendu à la baisse et le périlleux dossier agricole, risque d’annoncer une deuxième année bien moins radieuse pour le ministre des Outre-mer.
FXG, à Paris
Trois questions à Victorin Lurel
« Je m’intéresse quand même au chef-lieu »
Ça fait un an que vous êtes ministre, êtes-vous partant pour une deuxième année ?
Mais c’est le president de la République qui décide de cela… Je me sens bien, les projets avancent.
L’année à venir s’annonce plus difficile…
C’est vrai qu’on va entamer une année difficile en 2014. Faudra voir pour la mission Outre-mer du budget ou pour l’aide fiscale à l’investissement – je ne dis plus « défisc ». C’est un moment plus difficile comme ca l’est pour la République. Les finances publiques sont dans une situation tres compliquée. C’est vrai qu’il faut participer, mais a proportion de nos facultés à l’effort commun. Oui, il y a encore à faire, de belles lois à porter… Mais je n’en fais pas une affaire de carrière personnelle. Je suis tres bien là où je suis, je peux etre tres bien aussi là où j’étais il y a quelques années.
En cas de remaniement ministériel, on vous prêterait la volonté de quitter votre ministère et de vous intéresser de très près a la mairie de Basse-Terre…
Ce sont des spéculations ! Mais, je m’intéresse quand même au chef-lieu. Je veux éviter de créer dans mon petit departement des dynasties, des legs et des héritages… La démocratie, c’est une conquête et je veux éviter de voir se transmettre des postes, des fonctions ou des fauteuils. Ce n’est pas notre conception de la démocratie.
Propos recueillis par FXG, à Paris
Les grandes dates
16 mai : Nomination
25 juillet : Première communication en conseil des ministres sur la loi vie chère
21 novembre : Promulgation de la loi vie chère
10 decembre : Ayrault annonce la prolongation des bonus Cospar et Bino jusqu’au 31 decembre 2013
29 decembre : Invalidation par le Conseil constitutionnel de la défiscalisation
28 février : Invalidation par le Conseil constitutionnel de la prolongation des bonus
8 mars : Victorin Lurel représente la France aux obsèques de Chavez
27 mars : Adoption par l’Assemblée nationale de la loi sucre
11 avril : Adoption par le Parlement de la prolongation des bonus déchargés