Lurel et la crise domienne du carburant
La crise du carburant préoccupe Lurel
Pour obtenir l’application du décret Penchard en vigueur et 1,5 centime d’augmentation en Guyane et en Martinique, le syndicat des gérants de stations-service annonce un blocage des stations en Guadeloupe aujourd’hui. Lurel veut voir les comptabilités 2012 avant d’accéder à ces demandes de hausse et, en attendant, il propose une solution qui consiste à partager l’effort entre la moitié de leur cotisation, 0,3 centimes, à la caisse de cessation de contrat (l’AIP) et la même participation des pétroliers, prise sur leur bénéfice. Vendredi dernier, les représentants des compagnies pétrolières ont été reçus au ministère pour leur séance de négociations, après celle des gérants mardi dernier. Lurel leur a imposé cette participation à l’augmentation de la marge des gérants : « Les industriels peuvent prendre 0,3 cents sur les Accords interprofessionnels, explique le ministre. Cette moitié me satisferait, mais je ne veux pas que ca se répercute sur les prix au détail. »
Les pétroliers n’étaient pas chauds pour payer… Le ministre Lurel assure qu’il est prêt à demander aux préfets de signer un arrêté essence en juillet, mais pas en l’état. Pour l’heure, c’est la grève. Qui plus ce jeudi après-midi à 15 heures, un round de négociations reprend avec tous les acteurs pétroliers au ministère des Outre-mer.
« Comment comprendre que les meilleurs défenseurs des compagnies pétrolières sont les gérants de station ? », s’étrangle Lurel qui, mercredi, veille de la grève, a décidé de s’exprimer. Il a même fait publier une tribune le matin dans les colonnes de France-Antilles… « Les gérant subissent régulièrement les prélèvements en termes de loyers imposés par les compagnies pétrolières », s’agace-t-il. Entre le prix hors-taxe du litre de carburant dans l’Hexagone et dans les territoires, la différence de prix est de 15 à 30 centimes d’euros. Il dénonce leur marge de 12 % pour le stockage, « dans des cuves financées avec l’argent du contribuable ». « C’est exorbitant, insiste-t-il, si les prix n’ont pas augmenté, c’est que j’ai refusé d’approuver les budgets prévisionnels fournis par les compagnies. » Et le ministre répète à outrance les chiffres de leurs bénéfices : 50 millions dans la Caraïbes, 40 millions dans l’Océan indien. Son décret n’en a qu’aux compagnies, assure-t-il… « Et je ne compte pas le bénéfice des gérants de stations ! » Il ne s’étonne pas que la dynamique du secteur donne des ailes à certains d’entre eux… Mais l’argument de l’emploi pèse en faveur des détaillants : 4000 emplois à préserver… Ils ont craint une libéralisation des prix ; le ministre répond qu’il réfléchissait à « la possibilité de prix différenciés à l’intérieur d’un prix plafond qui bénéficieraient à des stations comme celles des Hauts de la Réunion »… Il semble qu’il ait fait marche arrière. Et si le blocage devait s’étendre dans les autres départements ? « Le gouvernement a suffisamment de moyens pour agir, mais nous voulons épuiser toutes les voies de la concertation. Autant je suis ouvert, autant je suis ferme sur quelques lignes rouges. » Les gérants guadeloupéens aussi, semble-t-il.
FXG, à Paris