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Publié par fxg

victorin lurel-6244 (c) rdgITW Victorin Lurel, ministre des Outre-mer

« 10 à 13 % de baisse des prix à compter du 15 mars »

Le bouclier qualité prix est installé partout et après ?

Les arrêtés devraient être pris bientôt avec, sans doute, un petit report dans certains départements comme la Guadeloupe où le secrétaire général aux affaires régionales a dû partir et un préfet a été remplacé. Au total, on a entre 10 et 13 % de baisse des prix en attendant de conclure les négociations avec les transporteurs pour le fret et, mais ça prendra plus de temps, avec les Régions pour l’octroi de mer. Si on arrivait a un accord avec les collectivités, j’espère que ce sera répercuté sur les prix. Ce n’est pas simple parce qu’il y va des ressources des Régions et des communes, et du Conseil général en Guyane. Il faut être prudent, mais on a de belles perspectives. Je sais que les gens sont impatients et qu’ils voudraient un one shot tout de suite et des baisses importantes.

Concrètement, quand le consommateur des DOM verra ces prix affichés dans les magasins ?

On devrait au plus tard commencer à en sentir les effets le 15 mars, date à laquelle tous les arrêtés préfectoraux seront pris. En Guadeloupe, comme a Mayotte, la Martinique et la Réunion, il faut un autre arrêté. Le premier concerne les surfaces de 800 ou 1000 m2 ; il faut à mon sens un bouclier qualité prix avec moins de produits, peut-être une cinquantaine, pour les surfaces de 400 a 800 m2. J’ai demandé à la préfète de Guadeloupe de continuer les négociations afin que nous ayons des catégories d’épicerie de moindre surface. Je demande un peu de patience aux gens  parce qu’il s’agit de vie et de survie d’entreprises et de pouvoir d’achat de consommateurs et de ménages.

Qu’en est-il des exclusivités d’importation ?

Elles sont en train de se défaire et on le vérifiera très bientôt. Nous avons quelques contacts avec certaines entreprises qui doivent défaire ce qui a été fait pendant des décennies, revoir des liens commerciaux, des exclusivités qui leur avaient été octroyées et ce n’est pas simple. Nous le faisons dans un esprit de concorde. Il ne faut pas stigmatiser les entreprises. Nous espérons qu’elles comprendront. Dans la négociation du bouclier qualité prix du chariot-type, ça s’est globalement bien passé même si j’estime qu’on peut encore aller beaucoup plus loin. La loi s’applique et continuera de s’appliquer…

Où en êtes-vous sur les carburants ?

Aujourd’hui, si ce n’est la dernière hausse de 5 a 6 centimes selon les carburants, on a, à peu près, les mêmes prix qu’il y a dix ou douze mois. Mais il faut revoir le décret. J’estime que les marges sont trop importantes. C’est la raison pour laquelle j’ai refusé, mercredi dernier, d’approuver le budget prévisionnel de certaines compagnies pétrolières. En même temps, il faut préserver la vie des entreprises. Le profit, c’est normal, mais il faut qu’il soit raisonnable.

Vous dites qu’il faut reformer le décret Penchard sur les carburants depuis votre nomination à Oudinot. Qu’attendez-vous pour le faire ?

J’attends que tout le monde soit d’accord parce qu’il y a un lobbying du milieu des affaires et puis, il y a plusieurs ministères concernés. Je comprends d’ailleurs que le décret de 2010 ait été pris dans ces conditions, mais il n’est pas bon. Ce décret aurait pu rester en l’état, mais ce qui est grave, c’est l’arrêté de méthode pris par le préfet de région de la Martinique, parce que c’est là que la SARA a son siège (la SRPP, a la Réunion, c’est autre chose mais avec des marges tout aussi importantes). Ces arrêtés de méthode fixent les pourcentages et les marges pour le stockage, le raffinage, la distribution… Est-ce qu’on a le courage de dire aux détaillants, aux compagnies qui font les locations gérance, aux salariés que nous devons faire un effort pour le pouvoir d’achat ? En échouant ou en réussissant, j’aurai le courage politique de dire aux uns et aux autres que nous sommes tous comptables des résultats. Le gouvernement n’est pas seul, mais on a pris des engagements et on ira au bout.

Mais qu’en est-il ?

On négocie depuis de long mois pour qu’on ne dise pas qu’on a imposé les choses. Chacun cherche d’ailleurs à me court-circuiter en allant directement à l’Elysée, Matignon ou Bercy pour se plaindre que le ministère des Outre-mer veuille faire sans eux et contre eux. Je veux préserver les bénéfices des entreprises et, pour le moment, ils sont conséquents, tout en préservant le pouvoir d’achat. Mais j’ai une contrainte : il ne faut pas faire rêver les consommateurs parce que le pétrole va augmenter sur le long terme. Mais ce n’est pas une raison pour matraquer les gens. Je suis convaincu qu’on peut trouver des choses raisonnables. C’est là tout mon travail de le faire comprendre et admettre.

Propos recueillis par FXG, à Paris

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