Maison des cultures et des mémoires de la Guyane
Mitterrand signe deux conventions pour la Guyane
Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, Alain Tien Liong, président du conseil général, et Rodolphe Alexandre, président du conseil régional, ont signé, vendredi, à Paris, l’acte de création de la Maison des cultures et des mémoires de la Guyane – Jean Martial.
« C’est dans un souci commun de servir la Guyane et sa population, a dit le ministre, que l’ancien hôpital Jean-Martial, au centre de Cayenne, sera transformé en maison des cultures et des mémoires de la Guyane. » Le lieu nécessite d’importants travaux de rénovation, de réhabilitation et de mise aux normes. Le bâtiment devait être terminé fin 2012 pour une ouverture au public au premier semestre 2013. L’estimation prévisionnelle du coût d’objectif global pour les travaux est de 60 000 € pris en charge paritairement par chaque partie signataire. D’autres partenariats financiers sont recherchés. L’objet de cette Maison est de « contribuer de façon active au renforcement du socle commun dans lequel doivent s’enraciner les consciences individuelles et collectives de la société guyanaise », selon le ministre. La convention cadre signée pour une période de sept ans doit permettre de restaurer et valoriser le site historique de l’ancien hôpital Jean-Martial en voie de classement. Il accueillera un pôle de conservation et de transmission des cultures orales, écrites, matérielles des peuples de Guyane ainsi que le service régional de l’inventaire du patrimoine. Des collections existantes y seront abritées comme celles du musée Franconie, des archives départementales, du musée des cultures guyanaises. Un pôle multilinguisme, en cours de construction, viendra s’intégrer au lieu avec une cinémathèque, un lieu d’expositions temporaire et permanente, un service de médiation et d’action culturelle, un auditorium, un centre de documentation, ainsi que des boutiques et un lieu de restauration. A Rémire-Montjoly, seront réunies les archives départementales, les réserves des musées, les activités techniques et les salles de consultations spécialisées. Désormais, les pôles culturels de la région et du département sont réunis dans un ensemble cohérent. « Nous marchons d’un même pas pour le peuple guyanais dont la diversité et la richesse des capacités de création m’ont profondément frappé », a conclu, ému, Frédéric Mirrerrand.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)
Une convention pour un modèle culturel local
Frédéric Mitterrand et Rodolphe Alexandre ont signé une autre convention pour le développement culturel. Elle prévoit la mise en place d’un modèle culturel basé sur la promotion et la valorisation de la diversité des expressions locales avec une politique adaptée d’éducation artistique pour la jeunesse. Elle prévoit encore la protection du patrimoine matériel et immatériel comme les langues régionales, « ressources mémorielles et terreau d’une appartenance commune ». Il s’agit encore de construire plusieurs salles de spectacle sur le territoire, de créer un « passe culturel 973 ».
Ils ont dit
Antoine Karam, ancien président de Région
« C’est l’aboutissement d’un long cheminement qui donne à la Guyane un futur magnifique sur le plan de la culture. Les jeunes guyanais doivent pouvoir s’approprier leur propre histoire à travers la culture du pays. Bravo aux deux présidents qui ont pu s’entendre, travailler ensemble pour atteindre cet objectif commun que nous attendions depuis fort longtemps ».
Alain Tien Liong
« Nous souhaitons rendre l’action publique cohérente en matière culturelle. C’est ainsi que nous avons décidé de redonner vie à cet immeuble mais en y mettant du contenu. Il faut faire en sorte qu’il y ait un seul musée avec le regroupement du musée départemental, du musée des cultures régionales et des autres équipements qui viendront à côté. »
Rodolphe Alexandre
« Nous sommes un pays des mémoires, un pays d’oralité et de diversité culturelle. Nous avions un projet de construction d’une maison des mémoires, nous avons préféré mutualiser les moyens avec le département. Le but est d’avoir non pas un bâtiment figé, mais un bâtiment ouvert, transversal et appuyé sur l’ensemble de la population. »
Philippe Martial, fils de Jean Martial
« Mon père est un exemple de ce que la métropole fait de mieux en outre mer, c'est-à-dire un devoir de civilisation et non d’exploitation. En dehors des missionnaires et des médecins, il n’y a pas tellement des gens qui ont réellement apporté la civilisation. Il y en a beaucoup plus, malheureusement, qui ont exploité les colonies plutôt que les développer. J’espère voir le bâtiment complètement réhabilité, je trouve que c’est le plus beau bâtiment de la ville. »