Marc-André Cratère
Marc-André Cratère, le champion de retour au Robert
Le Robertin, Marc-André Cratère, double médaillé d’argent aux jeux paralympiques de Londres (sabre et épée), sera jeudi en Martinique pour fêter ses victoires et se reposer en famille. Il est plus motivé que jamais pour retrouver Budapest en 2013 pour le prochain championnat du monde.
Comment était-ce d’être reçu par le président de la République ?
C’est la deuxième fois que je participe à ce genre de cérémonie. J’ai été aussi là après Pékin. C’est génial, mais c ’est surtout le fait d’être là avec les autres athlètes valides et de communiquer avec eux qui est le plus intéressant. Pour le reste, c’était une belle réception.
Avez-vous trouvé une différence entre les deux présidents ?
Chacun a son dialogue. Moi je trouve que lui (François Hollande, NDLR), il parle plutôt bien.
Ce changement qui consiste à recevoir les valides et les handicapés en même temps vous a-t-il marqué ?
La dernière fois que j’étais ici, nous étions entre nous. Aujourd’hui, nous sommes avec l’ensemble des sportifs médaillés. Cela montre que nous sommes des sportifs ; le raisonnement change. Il n’y a plus les handisports d’un coté et les sportifs valides de l’autre, moi, je trouve ça génial. De plus, avec la plupart des valides on discute bien. C’est très touchant.
Comment va votre moral depuis Londres ?
Ah Londres… Le moral, ça commence à revenir, mais j’ai encore du mal à digérer les jeux. Je termine deuxième. J’étais parti pour faire deux médailles d’or et je l’ai encore un peu en travers de la gorge. Maintenant, je remonte la pente ; ça commence à aller mieux. Je me dis à Pékin, j’ai terminé deux fois à la quatrième place et là, j’ai une médaille d’argent il faut la savourer !
Avez-vous revu votre combat et analysé le point défaillant ?
Pour l’épée, j’avais un petit souci au niveau des reins qui me paralysaient… Impossible de bouger. Sur la finale au sabre, mon adversaire a bien joué son coup techniquement, moi je me fais avoir sur la distance. C’est un peu mon point faible. Je n’arrive pas à tricher sur la distance par apport à mes adversaires et çà, mes entraineurs me le reprochent aussi. C’est vraiment la distance qui m’a fait défaut dans cette finale.
Allez-vous revoir ce petit problème technique pour qu’au prochain jeu vous trouviez une solution ?
J’ai déjà demandé à mon coach que, sur cette saison, nous travaillons sur la prise de distance. Il faut absolument que j’arrive à faire comme les autres, sortir l’épaule, rentrer l’épaule, les mettre loin ou les mettre près quand je veux. Je mets les bouchées doubles et je crois que pour les jeux de Rio en 2016, ca devrait le faire.
Vous rentrez en Martinique Jeudi, quel est votre programme ?
Je vais profiter de la vie pendant ces dix jours de vacances et passer du temps avec ma petite-fille au Robert. Je suis grand-père ! Je vais souffler un peu et me ressourcer. Il faut que je revienne en Martinique au moins une fois par an, c’est la base de ma motivation, mes racines. Il faut dire que lors de la finale aux sabres, il y a un groupe du comité handisport de la Martinique qui est venu m’encourager. J’étais très touché et je me suis dit, dès la fin du jeu, il faut que j’y aille. A mon retour, je vais reprendre les entrainements en vue du championnat du monde de l’année prochaine à Budapest qu’il faudra préparer.
Propos recueilli par Alfred Jocksan (agence de presse GHM)