Marie-Luce Penchard reçoit Rodolphe Alexandre
Accompagné du préfet Daniel Ferey et de la conseillère régionale déléguée à l’aménagement du territoire, Isabelle Patient, Rodolphe Alexandre a été reçu près d’une heure, hier après-midi par la ministre de l’Outre-mer. Une première depuis l’élection du nouveau président de Région. Interview.
« J’ai deux ans ou quatre ans… Je plaide pour quatre ans »
Quels sont les dossiers prioritaires que vous avez abordés ?
Nous avons abordé plusieurs sujet à commencer par le plan de modernisation des infrastructures avec la mise en place de plusieurs chantiers relativement lourds et conséquents pour la circulation sur le territoire de la Région. Nous en sommes à plus de 30 millions. Nous avons également abordé les problèmes d’environnement en matière d’assainissement, de déchets, de centre de stockage. Nous avons une nouvelle usine d’eau potable qui va sortir d’ici la fin de l’année, une station d’épuration à Cayenne avec un plan d’ensemble en terme de lagune dans différentes communes. Nous pouvons considérer que nous sommes à 10 ou 15 millions. Nous avons aussi abordé les questions du logement, notamment la libération des 80 millions d’euros au niveau des sociétés immobilières. Il m’appartient de présenter à la collectivité un plan de relance permettant de donner une dynamique économique en matière de structuration.
Quel est le concours de l’Etat sur ces sommes ?
Il est de l’ordre de 70 à 80 %
Quelles assurances de Mme Penchard avez-vous reçu pour ce plan de relance ?
Les fonds structurels européens et nationaux. Nous avons également rencontré le ministre de l’environnement et du développement durable, le cabinet du président de la République. Bref aujourd’hui, j’essaie d’établir un partenariat très fort, très transparent avec les services de l’Etat, de mettre en place des crédits déconcentrés et en même temps d’apporter sur fonds propres la participation de la Région. J’ai également rencontré Rama Yade pour la base avancée en prévision des jeux olympiques et de la coupe du monde. Tout cela veut dire que nous devons avoir une vision globale et stratégique. Je dois présenter aux maires l’offre territoriale en matière de contractualisation de projets et avec l’Etat, on a des propositions très sérieuses de projets qu’on sera amenés à présenter d’ici deux ou trois semaines.
Concernant les carburants, avez-vous eu des assurances sur le gel des prix ?
La question du carburant sera l’un des sujets versés à l’agence nationale pour la conservation et l’amélioration des conditions de travail. La ministre organisera une réunion le 22 juin avec l’ensemble des exécutifs régionaux d’outre-mer. Jusqu’à la réunion du 22 juin, on peut considérer qu’il n’y aura pas d’évolution tarifaire.
Que pensez-vous des propositions du rapport sur un approvisionnement direct depuis l’Europe par des bateaux à faible tirant d’eau ?
C’est une solution. Toujours est-il qu’il me semble que des tankers de ce gabarit ne courent pas les mers… Le prix du carburant n’est pas fait à une juste mesure de 10 000 tonnes… Donc tout ça suppose qu’il y ait une expertise, des précisions apportées pour avoir un juste prix en tenant compte du contexte international. Je rappelle que depuis l’effondrement du pont de Cayenne, les prix de l’essence n’ont pas augmenté.
Qu’en est-il du calendrier pour la mise en place du nouveau statut ?
Fin mai, une commission d’experts désignée par Paris viendra débattre avec une commission mixte Région Département pour mettre en place le phasage du calendrier de façon à élaborer cette fusion. Nous devrions être réunis par le président de la République pour la fin du mois de juin.
Et sur le contenu de la loi organique ?
Pour l’instant, nous n’avons pas encore abordé la loi organique. Nous en sommes au statut en lui-même sur les fusions en termes patrimonial, financier et de compétences. D’où la commission mixte Région Département qui rencontrera la commission d’experts…
Pour une mise en place en 2012 ou en 2014 ?
Il va falloir que je rencontre mon collègue de la Martinique, que nous puissions voir quelles sont les prospectives sur deux ans ou sur quatre ans. Le calendrier doit tenir compte de deux aspects : d’une part le plan de relance stratégique de la Région car il doit y avoir une continuité en matière d’investissement, de cadre de vie, de formation et de relance de l’économie, mais en même temps, il faut tenir compte du choix des Guyanais pour un nouveau statut tout en restant dans l’article 73 avec les améliorations qu’il souhaite en matière de démocratie régionale. Il faut déterminer les circonscriptions, le mode de découpage, de scrutin et qu’on fasse la synthèse avec la commission d’experts.
La simultanéité des calendriers guyanais et martiniquais est une contrainte ?
S’il y a un projet de loi qui doit être débattu au niveau national, il est normal qu’il y ait une simultanéité.
Au lendemain de votre élection, vous avez été reçu par le président de la République, de quoi avez-vous parlé, de politique ?
Aujourd’hui, le président et le gouvernement ont une sensibilité en matière d’approche pour donner une relance plus dynamique, plus structurée à la Guyane. Il nous appartient de faire des propositions pour bâtir ce partenariat et mettre en place des plans phasés de façon à tenir compte des raisons pour lesquelles nous avons été élus.
Propos recueillis par FXG (Agence de presse GHM)
Rodolphe Alexandre ne se rendra pas à Las Palmas pour le mémorandum des régions ultra-périphériques. Il y envoie son premier vice-président Jocelyn Ho-Tin-Noé. En revanche, il sera à Bruxelles, les 27 et 28 mai pour la conférence des RUP.