Marius Gottin
Marius vole vers sa terre natale
Ce mardi pour son dernier jour sur la terre de France, les proches de Marius Gottin (en grande partie des membres de sa famille et l’ami fidèle Daniel Maximin) sont venus saluer sa dépouille à la morgue de l’hôpital la Pitié-Salpêtrière. Un au revoir que l’auteur de la bombe et le concepteur de Wopso souhaitait joyeux. Comme le répète une de ces nièces présente : « Fé sa zot pé mwen ja mo ».
Il était 10h30 quand le commissaire en charge de la pose et de la vérification des scellés du cercueil est arrivé. Sur le couvercle on pouvait lire : « Marius Gottin 1949-2011 ». Daniel Maximin, accompagné de ses deux fils, dont Jean-Daniel, le filleul de Marius, a rendu un hommage poétique à son ami de longue date : « L’homme scabreux qui possédait la soif de l’oasis s’en est allé en offrant ses microsillons et ses pages noircies à l’humanité toute entière. » Le commissaire de l’année des Outre-mer Daniel estime avoir perdu « un véritable médiateur culturel auprès des jeunes ». Puis sa fille Joëlle a pris la parole : « Ce qui est important de partager avec mon papa, c’est sa musique et ses textes. En le lisant ou en l’écoutant, vous lui rendrez un grand hommage. Car le fait d’être à ses côtés ne signifie pas d’être physiquement là. »
Hier soir, une « veillée désarticulée » devait être organisée au domicile parisien de sa nièce Maeva.
Marius Gottin, l’auteur dramatique martiniquais décédé vendredi, à l’âge de 61 ans, à Paris, s’envole ce mercredi pour sa terre natale. Une grande veillée populaire sera organisée au SERMAC le jour même. Demain jeudi, une cérémonie civile aura lieu à Fort-de-France. On prévoit roulements de tambours et des chansons jusqu’à sa dernière case, au cimetière du Trabeau. Selon sa volonté, sa fille souhaite qu’il n’y a pas de veste, pas de cravate, pas de « costume pingouin ».
Le 4 juillet, le festival « Soirées d’été en Lubéron » lui rendra un hommage. Il y était souvent invité et en a été à trois reprises le président. Il a été séduit par cette phrase : « Faire confiance à celui qui arrive. » Ce qui tenait à cœur cet homme au cœur fragile et père de cinq enfants, Joëlle, Gilles, Véronique, Alexandre et Nicolas, c’était l’engagement, la parole et l’écriture.
Alfred Jocksan (agence de presse GHM)