Medef
Le Medef national attentif aux Antilles
« Il y a une demande des DOM pour un rapprochement et une consolidation des liens avec le Medef national. » Patrick Bernasconi, vice-président du Medef, sera en Guadeloupe et en Martinique les 29 et 30 avril. Il vient en éclaireur de son patron, Pierre Gattaz, attendu pour fêter les 50 ans du Medef Martinique en août ou septembre prochain. Le dernier patron des patrons à avoir fait le déplacement aux Antilles est Ernest-Antoine Seillière en 2004. Mais Patrick Bernasconi est aussi un entrepreneur du BTP en Guadeloupe et préside une mutuelle du BTP dont il réunira les adhérents lundi 28 avril en Guadeloupe. « On s’est rendu compte, explique-t-il, que lorsqu’on négociait un sujet avec le gouvernement, il pouvait y avoir des conséquences lourdes pour les DOM. Il nous faut tenir compte de la particularité économique de nos îles. » Ce sera donc un voyage d’écoute en amont de la discussion autour du pacte de responsabilité et sa déclinaison outre-mer. Le Medef, comme la Fedom (reçue hier matin par Frederic Potier, conseiller Outre-mer de Manuel Valls), plaide pour un Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) renforcé. Si en métropole, le CICE a été financé par une hausse de la TVA, dans les DOM, il l’a été par les baisses de charges sociales, ce que le Medef assimile à un « jeu de bonneteau ». « Il faut augmenter la TVA comme dans l’Hexagone pour avoir un véritable gain », indique le secrétaire général du Medef Martinique, Patrick Lecurieux-Durival. Il s’agit aussi d’obtenir pour les entreprises des secteurs exposés et surexposés (industrie, tourisme) un taux de CICE plus important. Le BTP a souffert de la réforme de la défiscalisation et son activité a été divisée par deux en trois ans en Martinique. Le Medef espere obtenir en contrepartie un dispositif fiscal pour favoriser la réhabilitation des logements privés, une activité tres demandeuse de main d’œuvre. « La Banque publique d’investissement est une opportunité... à venir, ironise Patrick Lecurieux-Durival, et le crédit d’impôt aidera les entreprises qui ont des impôts à payer. » Alors l’important pour les acteurs économiques des DOM, c’est de garder un « différentiel » par rapport à l’Hexagone où se trouvent leurs premiers concurrents. Pour autant, rappelle Patrick Bernasconi, « l’emploi sera créé par l’activité, pas par le taux du CICE. »
FXG, à Paris