Meurtre d'Audrey Verdol - procès Ferdinand - Jour 4
Un accusé violent et menteur
Depuis qu'a démarré jeudi dernier le procès d'Olivier Ferdinand, accusé du meurtre d'Audrey Verdol le 11 avril 2009, il n'y a pas un jour sans que la présidente de la cour d'assises de Bobigny ne demande à l'accusé : "Qu'avez-vous fait ce jour-là entre 14h59 et 15h44 à Montgé-en-Goële ?" Et chaque fois, ce sont les mêmes imprécisions qui reviennent, les mêmes tergiversations : "Je ne connais pas les heures..." Olivier Ferdinand a-t-il la mémoire qui flanche ou est-il un menteur ? Les experts psychiatriques et psychologiques se sont succédés à la barre hier. "Est-il un menteur pathologique ?", a demandé la présidente au psychiatre. "Cette notion n'existe pas, seuls les délires sont pathologiques..." Et c'est vrai qu'à la barre l'accusé ne cesse d'aligner les mensonges, quitte à revenir dessus si ça ne va pas. Le psychologue préfère parler de "conduite psychopathique avec une tendance à la mythomanie". Mais ce qu'il retient cet expert, c'est qu'Olivier Ferdinand avait avec Audrey Verdol une relation maternante. "Elle m'entretenait, reconnaît-il. Le passage à la barre de deux ex-petites amies d'Olivier Ferdinand ont révélé la violence dont il était capable envers les femmes. Inouï ! " Que s'est-il passé avec Audrey, tente encore la présidente. Vous vous êtes disputés ?" La réponse fuse, nette : "Jamais de la vie !" "Il justifie ses mensonges, poursuit le psychologue, pour ne pas devoir rendre compte..." Sa mère, Maryse Etenna, une Martiniquaise, son beau-père Franz Ferdinand, son petit frère Julien sont appelés à la barre. Ils n'ont plus de relations avec Olivier. Tout de go, sa famille le voit manipulateur, agressif, violent, voulant toujours avoir le dernier mot. Son petit frère indique même préférer le voir rester en prison, "à titre préventif".
La présidente Sudre pose encore la même question : "Que faisiez-vous entre 14h59 et 15h44 à Montgé-en-Goële ?" L'accusé reste imprécis et contradictoire, mais il se fait fort d'avoir toujours réponse à tout.
Ce matin, l'avocat général Jean-Cédric Gaux devrait requérir et soutenir la thèse de l'engueulade qui a mal viré et Me Lebriquir plaider l'acquittement faute de preuves matérielles. Le verdict est attendu ce soir.
FXG, à Bobigny