Micky Maximum, de la robe créole à la haute couture
Micky Maximum, la griffe créole
Micky Maximum est une griffe, une marque de vêtements et d’accessoires. C’est aussi le nom d’artiste d’une Antillaise qui fait de la haute couture à Paris. « C’est ma tante Fortunée qui m’appelait ainsi parce que j’étais toujours à fond… »
Née Maximin, Micky est originaire du François par son père, et de Marie-Galante et du Gosier par sa mère. Elle a grandi dans l’ancien quartier Dino de Pointe-à-Pitre, aujourd’hui Chanzy. Pendant ses années d’adolescence en Guadeloupe, elle fait du théâtre avec les Neg mawon. Vers 1977, avec ses copines (photo), elle remet à la mode la robe créole. « C’était mal vu, on nous disait : Ou vlé lendependans ! A l’époque, on a fait un retour à 90 degrés sur la culture créole… » Mais, une fois décroché son bac à Baimbridge, Micky s’installe en Suisse faire des études de cinéma. Cinq ans apres, la voilà diplômée. Elle est monteuse pour la Télévision suisse romande. Elle arrive à Paris et se rend compte qu’on ne l’attend pas. Elle se lance alors dans une maîtrise de gestion, un DESS de marketing client et un diplôme de formateur au Conservatoire national des arts et métiers. Elle se case sans problème chez Sodexo chez qui elle reste, quinze ans durant, directrice relations clients. Elle reprend son indépendance et devient, il y a plus de dix ans, consultante en conquête et fidélisation de clientèle (http://maximin.fr/).
Robe créole
Cette activité lui laisse du temps et, depuis quatre ans, elle se consacre à sa passion : les robes créoles. « Ce sont des robes dont la coupe accentue délicatement et justement la féminité, plaide la créatrice. Il y a de la place pour les mouvements. La robe prend sur le buste, ouvre les formes, marque la taille, et les hanches, avec le plissé, sont libérées. » Micky Maximum s’inspire du modèle créole pour trouver son chemin de création. Elle n’emploie que des matières nobles : le beau lin italien, le taffetas de soie, le satin de soie duchesse double face. « Aussi doux que dans les bras d’une mère », vante-t-elle. Elle travaille la laine doublée de coton bio, le cachemire, le twill et le crêpe de soie pour réaliser ses robes, sa lingerie et ses foulards. « Mes finitions sont très appliquées avec des ourlets doublés, des plis en nids d’abeille… C’est la finition mouchoir ! » Sa gamme va du 36 au 56.
De grandes tailles tres féminines
Elle travaille sur commande et dans un cercle prestigieux qui lui ouvre un vivier relationnel intéressant dont pas mal de diplomates. « Au début, mes clientes étaient des Guadeloupéennes de 30 à 77 ans, puis mes robes ont plu à de nombreuses métropolitaines, grâce à leur côté très féminin dans les grandes tailles. Les femmes rondes ont trouvé du choix ! » Elle accompagne sa ligne de vêtements par des accessoires. Elle dessine des bijoux qu’elle fait réaliser par des maîtres soudeurs, des maîtres doreurs et des maîtres graveurs. Elle a même vendu le modèle d’un bracelet de sa création à Givenchy. Elle aime utiliser les mailles de différentiels métaux. « Je magnifie les chaînes, je ne les porte pas dans ma tête ! » Son collier solitude marche très fort…
Elle fait aussi des robes de mariée, « tout en guipure et dentelle de Calais, manches taillées princesse et coupe en corolle, avec la seconde robe en satin de soie duchesse… » Une taille 42 vendue moins de 3000 €. Pour la robe Joséphine (Comme le prénom de sa fille, « mais pas l’impératrice ! »), il faut compter moins de 500 €. Son foulard carré de twill de soie figurant, « les chaînes et les roseaux », a été offert par la ville de Paris à Maryse Condé en septembre dernier.
Aujourd’hui, elle a rendu le bail de sa boutique dans le Marais. Elle cherche un investisseur pour un développement à plus grande échelle.
FXG, à Paris
mickymaximum@hotmail.fr
Carre pur twill de soie, "les chaines et les roseaux"
Parure de lingerie en crepe voile de soie - Caraco, Shorty et deshabillé de dentelle de coton (du 36 au 56)
Bracelets laiton brossé
Tige de canne à sucre - lingerie satin de soie duchesse et dentelle de Calais brodée.