Mission EPRUS contre la dengue à Cayenne
Une mission de soutien au centre hospitalier de Cayenne
Un médecin urgentiste, un pédiatre et sept infirmiers, tous des volontaires envoyes par l’Etablissement public de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS), arrivent cet après-midi à Cayenne. Hier soir encore, ils étaient au ministère de la Santé avec la ministre, Marisol Touraine, le directeur général de la santé, le directeur général de l’offre de soins et les deux députés de Guyane, Chantal Berthelot et Gabriel Serville. L’envoi de cette mission avait été envisagé dès le 8 mai et s’est finalement concrétisé dans la nuit de samedi à dimanche. « Nous sommes confrontés à une situation épidémiologique particulièrement grave, a déclaré Mme Touraine. En réalité, grave par la durée… » Depuis le début de l’épidémie de dengue, il y a eu 10 000 cas cliniquement évocateurs, 3000 biologiquement confirmés, 450 hospitalisations, 5 décès dont celui, indirect, d’un enfant. La ministre a déjà envoyé trois missions de l’EPRUS en mars et avril. Elles ont permis de faire face au pic épidémiologique. Cette nouvelle mission, Marisol Touraine l’explique pour deux raisons. La première, c’est une recrudescence de la fréquentation des services des urgences et de pédiatrie du centre hospitalier de Cayenne. Ordinairement, le nombre de passages quotidiens aux urgences est de 120 ; en ce moment, c’est 200. La seconde raison, c’est la longueur exceptionnelle de la crise qui met sur les genoux les équipes medico-sanitaires du territoire. « Vous ne partez pas pour soigner des malades de la dengue, a déclaré la ministre aux volontaires, mais pour renforcer les équipes de l’hôpital. » Ils arrivent dans un contexte où l’hôpital est désorganisé du fait de cette épidémie et où le nouveau directeur de l’agence régionale de la santé n’a pris ses fonctions qu’hier. Chantal Berthelot (qui a eu aussi la dengue) et Gabriel Serville ont sollicité la ministre pour qu’au-delà du curatif, l’action préventive du Conseil général soit soutenue. Ils ont aussi souligné le sentiment d’abandon de la population. Remarque à laquelle la ministre a répondu : « Il n’y a pas de territoire de la République qui ne soit suivi avec attention par ce ministère. L’envoi de cette mission est fait pour que les Guyanais ne se sentent pas les oubliés de la République. »
La mission EPRUS devrait atterrir à Félix-Eboué vers 14 heures. Ils seront logés les trois premières nuits à l’Amazonia.
FXG, à Paris