Mitterrand par Moati sur France 2
Sur France 2, le 10 mai
Quand Mitterrand voulait changer la vie
Le 10 mai, France 2 propose une soirée François Mitterrand, avec en première partie de soirée, un docu-fiction de Serge Moati, Changer la vie.
« Outre un film sur Serge Moati et François Mitterrand, c’est un film relationnel qui commence sous l’orage du 10 mai 1981 et qui s’achève avec la douche écossaise des élections municipales de 1983 », tente de résumer l’un des trois scénaristes de ce docu-fiction, Christophe Barbier (avec Hugues nancy et Serge Moati). En 90 minutes, les auteurs nous emmènent dans ces premiers temps de la Mitterrandie. C’est le 10 mai 1981 et la victoire de la gauche. Le 21, Mitterrand est au Panthéon et Setge Moati est à la réalisation du direct. Leur histoire d’image a commencé vers 1970. Moati était le seul réalisateur qui traînait dans l’équipe du PS. Il a filmé des heures de rushes avec François Mitterrand dans les années 1970. En Chine même. Ces images ne sont pas dans le film ; elles ont été perdues. Mais c’est ainsi qu’il est devenu le conseiller audiovisuel de François Mitterrand quand celui-ci est entré à l’Elysée. Dès lors, il a réalisé toutes les émissions des vœux présidentiels du 31 décembre. 14 éditions en 14 ans.
Le retour de Guy Lux
Premier conseil des Ministres, François Mitterrand déclare : « Pas de tutoiement, pas de prénom, vous êtes ministres, vous avez des responsabilités, c’est le respect qu’on doit à la République. » Philippe Magnan parvient à se glisser dans le costume du président. « Je vouvoie Philippe Magnan car il était Mitterrand », raconte Serge Moati. Entre les images d’archives et celles de fiction, Changer la vie évoque ces années 1981, 1982 et 1983 quand le président croyait encore pouvoir mettre en œuvre les 110 propositions de la plateforme présidentielle du PS et voulait en faire le maximum dans les 100 jours ! Avant que la rigueur ne vienne. Avant ce sommet de Versailles du 9 juin 1982. Avant que le président n’impose à Moati qu’il a nommé à la tête de FR3 de reprendre l’animateur Guy Lux à l’antenne (il reviendra avec Cadence 3)… « Ce vieux pays de droite qui vote de temps en temps à gauche… », soupire un Mitterrand qui hésite encore en 1983 à nommer Bérégovoy ou Delors à Matignon pour finalement garder encore Mauroy. Il sait que ça signifie le renoncement au socialisme… Voilà le propos de cette histoire de François Mitterrand et Serge Moati. Avec la maladie bien sûr, le docteur Gübler…. « J’ai la gestapo dans la tête », lâche au début du film le président à Attali et Védrine. Et le temps, compté. Mais Moati ne peut s’arrêter aux dates qu’il s’est choisies. Il veut raconter tout son Mitterrand, tout ce qu’il a connu, y compris après 1983... Alors, ça déborde un peu du cadre. Comme quand Eric Caravaca qui incarne Moati va voir Philippe Magnan en président mourant.
Verbatim
Daniel Russo en Pierre Bérégovoy et Hervé Briaux en Pierre Mauroy sont convaincants. Tout comme Franck Molinaro en Jacques Attali ou Airy Routier en Jean Glavany, secrétaire général adjoint de l’Elysée. Même les décors sont vrais. Les scènes de fiction ont été tournées en grande partie à l’Elysée. « Les vieux huissiers ont été estomaqués de voir arriver Philippe Magnan… », relate Serge Moati. Aucune hagiographie dans ce film, juste de la nostalgie pour cette « parenthèse enchantée » dans la vie de Serge Moati et de nombreux Français, et des scénaristes qui ont habilement su puiser dans le Verbatim de Jacques Attali.
FXG (agence de presse GHM)