Monument aux esclaves a Saint-Denis
Un monument aux esclaves inauguré à côté de la basilique des rois de France
Cantinol, Astorga, Alibo, Lurel, Babin, Pavilla… Il y a 213 noms… « Les noms dans leurs médaillons de bronze s’échappent de cette cage comme le pollen, issu d’une graine ou d’une fleur, se dissémine dans l’espace, dans le monde. La tige est un mouvement ascensionnel avec toute la spiritualité et toute la nature. Et puis, il y a une volonté de traduire tous ces événements très durs, très brutaux de l’histoire de manière poétique, douce, profonde, calme, sereine… Il y a de la dureté, mais avec des courbes et de la douceur. Le matériau est martelé, travaillé et il y a l’épreuve du temps qui fait la transformation, la compréhension des choses pour ceux qui observent l’histoire aujourd’hui. » Nicolas Cesbron, l’artiste qui a réalisé le monument à la demande du Comité de la marche du 23 mai 1998 et son président Serge Romana, présente ainsi son œuvre au ministre des Outre-mer. « Un beau concept », commente ce dernier, en ce soir du 23 mai, à Saint-Denis (93).
Pour cette inauguration, annoncée le 10 mai dernier depuis le jardin du Luxembourg par le président de la République lui-m, outre le ministre Lurel, Jean-Paul Huchon, le president de la Région Ile de France, l’ambassadeur du Congo, la déléguée Sophie Elizéon, le maire de Saint-Denis et beaucoup d’élus de la region parisienne sont venus malgré un temps de chien. Sur la place Victor-Hugo, à deux pas de la basilique des rois de France, devant laquelle sont exposés les noms des ancêtres esclaves affranchis, trône désormais un monument à la memoire des esclaves. Il rejoint celui, inauguré un peu plus tôt dans l’après-midi, à Sarcelles, non loin de l’œuvre d’Henri Guédon, La gardienne de vie.
Cela fait maintenant quinze ans, qu’à l’initiative du CM98, le 23 mai est une journée consacrée à la mémoire des aïeux. Une circulaire de François Fillon a légitimé cette date en 2008.
FXG, à Paris
Photos RDG