ODEADOM et Salon de l'agriculture
L’autosuffisance alimentaire en question au salon de l’agriculture
« L’enjeu n’est plus de dépendre des grandes cultures comme la canne et la banane mais de permettre la transformation des produits locaux pour satisfaire les besoins locaux. » Le directeur de l’ODEADOM (Office de développement agricole des DOM), Paul Luu, a posé en ces termes, lundi au Salon international de l’agriculture, la problématique de l’agriculture des DOM mise en exergue par les revendications du LKP et du K5F, et reprise par les annonces du conseil interministériel de l’outre-mer avec la notion de développement endogène. « On a fait le bilan de la faible couverture des besoins alimentaires locaux, a déclaré M. Luu. Maintenant, on demande à l’outre-mer d’être plus autosuffisant que ce qu’on ose demander aux départements métropolitains. Il faut donc relativiser cette notion d’autosuffisance. » Ainsi, en matière de maraîchage, 40 à 50 % des besoins sont couverts. « Un taux inégalé dans les départements métropolitains. » En matière d’œufs frais, la Réunion couvre 100 % de ses besoins, la Martinique 80 %, la Guyane 99 %. Seule la Guadeloupe ne couvre que 30 % de ses besoins. Eric Nelson, président de la chambre d’agriculture de la Guadeloupe, a indiqué que ce mauvais ratio était dû à la fermeture de la ferme de Campêche. La filière volaille est plus sensible avec des taux de couverture de 50 % à la Réunion (et environ 10 % en Guadeloupe, Guyane et Martinique). La filière bovine couvre 42 % des besoins en Guadeloupe, 30 % à la Réunion, 22 % en Guyane et Martinique… « On est loin de la catastrophe », selon l’ODEADOM. Il n’en reste pas moins qu’il y a du travail sur la planche. Avant d’envisager la création de nouveaux instituts techniques agricoles, une mission va faire le point dans les semaines à venir pour faire un état des lieux pour déterminer les filières orphelines et les infrastructures à développer. Un rapport devait être commis avant juillet pour qu’en septembre puisse être mis en place et programme avec ses financements.
FXG (Agence de presse GHM)
Présidence tournante à l’ODEADOM
Eric Nelson a indiqué, hier au stand de l’ODEADOM, au salon de l’agriculture de la porte de Versailles, que c’était sa dernière année de présidence de l’ODEADOM après trois ans passés à sa tête. En novembre 2010, le conseil d’administration se réunira à la Réunion pour lui désigner son successeur. La règle de présidence tournante étant acquise, elle devrait revenir à la Guyane. Reste que la perspective de la nomination de Christian Epailly, président de la chambre d’agriculture de la Guyane, semblait ne pas faire que des heureux dans le petit monde agricole de l’outre-mer.